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La Bernique Hurlante
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ARS, Jacques

Les livres en vente dans la bouquinerie sont en bleus.

Votre Tschirt avec l'Homoatao©

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Plan et Guide Historique et Véridique de la Ville

 

 de

 

 

Rennes

 

 

A l'usage exclusif des gais et Lesbiennes

 

 

et autres anarchistes

 

 

de passage.

 

 

 

 

Fait pour la LGP de 1996.  Ars Jacques.

 

 

 

Avertissement au lecteur

Que le passant attardé sur les bords de la Vilaine ne s'attende pas à trouver ici tous les conforts de la capitale. Rennes est une petite bourgade qui gueule comme une grande ville mais n'en n'a pas les moyens. Mais enfin, peut-être qu'entre un régionaliste définitivement tombé dans son verre, quelqu'étudiant souffreteux et une professeuse hystérique, le promeneur ou la promeneuse trouvera son bonheur. C'est pour aider à cette illusion que je vous ai écrit ce guide, un peu romancé c'est vrai, mais qu'importe le balcon pourvu qu'on ait la fesse !

 

 

LE QUARTIER DE LA GARE

 

LA PLACE

A l'image de a Gare du Nord, la place s'ornait jadis d'une compilation de valises en carton en hommage à Linda, née à Souza, ville portugaise jumelée avec Rennes. Le Grand Orage de 89 l'a fait disparaître, mais vous trouverez au Nord Ouest de la place des garçons qui l'admirent encore.

 

 

 

LA RUE DUHAMEL

La rue, qui doit son nom aux chameaux qui y paissaient jadis, abrite le seul bar gai et lesbien de la ville. C'est en bon accord que Nicole règne sur son petit monde. On peut aussi y danser.

 

 

LE TNB

J'y ai souvenir d'y avoir mené il y a longtemps une expédition de ceux qui ne s'appelaient pas encore des "drag-queen" (mais l'étaient en version

beaucoup plus Emaüs) contre Dominique Fernandez quand il enseignait encore dans cette ville. Il a gardé depuis une haine solide de Rennes et

je pense que nous pouvons bien lui renvoyer a balle, à cette grincheuse insipide.

 

LA RUE DUPONT DES LOGES

C'est dans cette rue où l'on logeait jadis sous les ponts que B mémoire collective place le premier bar un peu gai de la ville, dont le nom

m'échappe, et que tenait a grosse Lulu, folle à lévrier Afgan, dépensant le soir sa recette du jour dans une flopée de gaze et de minous. On y

trouve maintenant un « Chat Bleu ", bar plutôt gai avec des vidéos en sous-sol, dès fois que vous ne sauriez plus comment c'est fait, un homme!

 

 

 

LA RUE DE LEON

Le « California ", notre seul 1 sauna digne de ce nom est situé à l'emplacement précis où se tenaient au XVII les « baquets à remous ", célèbres

bains collectifs où s'encanaillait a noblesse de l'époque. C'est eux qui donnèrent le nom au fleuve qui y passe en criant à chaque fois qu'une tante

y devenait pressante " Ah - La Vilaine Il! ". Le Chevalier d'Eon y avait ses habitudes.

 

 

 

LA RUE TOULLIER

Les toilettes publiques de cette rue sont nichées dans l'enceinte du Lycée Zola. Alfred Jarry y venait- il déjà entre deux pages de son Père Ubu ? Dreyfus s'y soulagea-t-il de la haine antisémite des bourgeois de la troisième? Commémorez, commémorez...

 

 

LE MUSEE

Ah l'attrait des uniformes, les petits binoclards qui traînent, les fessues allemandes en short ; et le plaisir de damer le pion aux indigènes qui comme partout n'ont jamais poussé a porte de leur musée, en se pâmant au souvenir d'un nu bien croûté.

 

 

 

LA PASSERELLE ST GERMAIN

Ne vous y penchez pas trop, c'est ici que Jean-Louis Borry perdit sa moitié d'orange.

 

LA VILLE CLASSIQUE

 

LA PLACE ST GERMAIN

Germain, dont tout le monde ici ! se rappelle a plastique si parfaite, si blonde, si décolorée, bénéficie de deux églises à Rennes. Son amour des

 glaces doit y être pour quelque chose. Cette place, malencontreusement créée au siècle dernier par l'explosion d'une usine de nitrate d'amyle,

 mène à «l'Hôtel de Corbin» où s'engagea le célèbre légionnaire de a chanson. Vous pouvez remonter jusqu'à a rue St Georges où Gilles

 Barbedette et d'autres tenaient les permanences du GLH. On y trouve un restaurant sympa, mais comme sa maman est là pendant le LGP, il ne

 veut pas être cité. Contentez-vous de Technorêver aux  «Carmes ".

 

 

LA MOTTE FABLET

Un nom dû à a pilosité extravagante d'une certaine Mme Fablet, douairière aux temps anciens. C'est ici que jadis, du temps des GLH, l'on

draguait. Nous appor1ions du thé, Alice B. The Queen y faisait son crochet en mettant au point les derniers réglages du seul film gai qui ne

fut jamais fait sur la ville: " La Rédemption de Méfisto ". Mélanie Badaire tractait pour la lutte des classes. Stéphane P. y appris l'art de ses

petites culottes. La poule nue sortait des buissons en faisant cot, cot, cotcot !

 

 

 

LA RUE DE LA VISITATION

C'est dans les jardins qui bordaient ici les anciens remparts que Cambacéres eut sa première " visitation ". Nous lui devons un code Napoléon

sans pénalisation de l'homosexualité (jusqu'à Pétain). Paix à la grande dame qu'il fût! Vous pouvez faire ici une pause-repas sympa à la " Little

Italie ", la "Dona Tor1illa" ou au "Garage". Ne loupez ! pas le " Nabuchodonosor ", bar à vin.

 

 

 

LE PARLEMENT

Chouette, on est à Paris... Mais ça ne dure qu'une place. Fermez les yeux et sentez le feu, la poudre et la lacrymo du 4 février 94 où les

pêcheurs membrus, descendus de tous nos por1s bretons affrontaient les gladiateurs casqués de la République. Joies viriles des jeux de mains

et de sang, odeurs de sexe et de révoltes.- Merde déjà deux ans!

 

 

 

 

LA PLACE COETQUEN

C 'est ici que les homo pendant la guerre tenaient leur marché aux juifs. Toujours prêts à dénoncer plus faibles, plus vieux, plus folles, plus gros

qu'eux. Toujours aussi insipides à se croire aux combles du chic 1 et de l'indispensable. Quand il n'y eut plus de juifs, ils se vendirent entre eux,

et 1 B question était: qu'est-ce que tu mets, toi, pour partir à Dachau? Et puis enfin, le dernier rentra en résistance. Futilité et magnificence de la

vie humaine, symbolisées par cette petite tête de femme coupée sur un océan de larmes. Quelques bancs attendent vos moments

d'introspection.

 

 

 

LA PLAÇE DE LA MAIRIE

Un joyau de l'architecture Louis XV le libertin d'un côté, du toc pompier des Bourges coincés de l'autre. Entre les deux des jeunes filles vous

invitent à vous faire enquêter. Notez la niche au centre de la Mairie. N'oubliez pas que notre maire c'est Edmond Hervé, et à cet endroit tous

les premiers samedis de chaque mois, les amis, les familles des victimes du sida déposent des roses rouges d'espoir.

 

 

LA PLACE DU CALVAIRE

Elle était le coeur de la cité romaine. L'Empereur Hadrien y avait fait dresser une colonne à son amant déifié. Les romains l'honorèrent longtemps

et les- « Nouvelles Galeries" lui consacrent encore tous les ans une "semaine folle ". Marguerite Yourcenar n'y séjourna pas mais vous pouvez lire

son célèbre roman sur le sujet.

LA VILLE MOYENAGEUSE

LA RUE DU CHAPITRE

Au début de la rue, rentrez à l'Hôtel de Blossac ". Montez l'escalier, descendez-le. Répétez plusieurs fois l'opération et enfin dites: « l'ai-je bien descendu? ".On mange adorablement à « La Table à Jules )', on peut boire en terrasse à « l'AImodo bar", avant de remonter la rue des Dames,

tout un programme! C'est dans ce quartier tenu par les curés qu'on trouve le piège du PCF. Qui se ressemblent...

 

 

LA CHAPELLE ST YVES

Récemment restaurées, ces jolies pierres sont consacrées au patron des gens de robe. On a retrouvé pendant les travaux l'anse de son sac à main. Elle devait trôner en relique vedette bientôt.

 

 

 

LA MAISON DE DU GUESCLIN

Ce n'est pas au connétable des armées de Jeanne la Pucelle qu'appartenait cette maison, il aimait trop bouter les anglais pour s'installer ici

mais à son "coquier". ' Quézaco ? Regardez les angelots en façade et remarquez que la "coque" était un attribut vestimentaire viril très à la

mode. au moyen-âge. Les dimensions extra-ordinaires du sieur avaient impressionné l'époque et la vantardise des bretons aidant, l'on demandait

souvent à cet artisan une coque "à la Duguesclin". Et la mémoire confondit ainsi l'homme et son "coquier ".

 

 

 

LA CATHEDRALE

Construite au XIXème siècle à la gloire de Rome, elle donne une idée assez précise de ce que devait être le Temple de Zeus sur lequel elle

repose. Enlevez quelques croix, rajoutez quelques bites et vous voici dans les marbres de Vénus, de Pan ou de Bacchus. L'évêque du moment

étant célèbre pour ces prises de positions homophobes, n'hésitez pas à cracher dans le bénitier ou à mettre une capote dans l'étron. Petite

pensée pour Fifi, bedeau de la cathédrale dans les années rock de Rennes, époustouflant de dentelle et de tulle et passant tous ces dimanches

matin à faire le tour des boites gaies de la ville pour retrouver les - clefs de la cathédrale...

 

LES PORTES MORDELAISES

Les murs abritèrent les amours fous et tumultueux de Judicaël de Porzevet et d'Henri III, encore que roi de Pologne, avant de devenir notre bon

Henri III. la légende qui donne à. « Morde-laise" un sens plus couillu que les manuels officiels leur attribuent le nom de cette porte.

 

 

 

LA PLACE DE LA MISSION

Nous eûmes aussi dans cette tour-prison un vicomte de Sade, parent éloigné du Marquis, mais adepte de ses oeuvres, qui assistât à la révolution

de 89, qui, chaque rennais le dit, a commencé dans la ville. Amour des chaînes, amour des fouets, le mess des officiers se tient au-dessus!

 

LA VILLE BASSE

Presque sans intérêt sinon "l'Elsa Poppin ", café citoyen hétéro. A noter toutefois que la rue de la Parcheminerie tire son nom des

capoteries du moyen-âge où notre latex, pas encore inventé, était remplacé par des peaux de moutons finement étirées en parchemin. Le Musée de la capote a été détruit par les bombardements de 45. A noter aussi à je ne sais plus quel N° de la Place de Bretagne, une plaque à la mémoire de Jacques Chazot, breton célèbre qui commença ici ses études supérieures.

LA VILLE HAUTE

 

LA PLACE DES LICES

Faîtes coucou à toutes les copines qui bordent cette place d'où l'on voit les "Horizons" appelés ici le silo à pédales. En haut de la place,

remontez l'escalier rendu célèbre par une équipe de rugby qui y lança, enfermé dans une poubelle, quelque homo rennais. C'est fou ce qu'on

s'amuse dans cette ville!

 

 

LA PLACE ST MICHEL

Cette place est sise à l'emplacement précis où se tenait le premier village gaulois. Les Celtes ayant inventé le tonneau et la bière qui va dedans, y accueillirent les conquérants romains à buvettes ouvertes. Elles sont restées depuis une tradition du quartier qui en dénombre plus de 60. Matez et buvez en paix un peu partout et dînez très agréablement aux "Délices du Périgord ".

 

 

LA PLACE RALLIER DU BATY

C' est sur cette place qu'a été brûlé le dernier homme pour sodomie. Plus que l'acte c'est la grosseur de son sexe qui le conduisit à sa perte, tant

la jalousie des juges est grande vis-à-vis des hommes libres. Admirez au centre un petit monument au Contrat d'Union Civile, Alébard et Héloise

n'étant après tout qu'un couple d'amants illégitimes, dont l'un, plutôt involontairement c'est vrai, était trans-sexué.

 

 

 

LA PRISON ST MICHEL

la petite rue qui y monte s'est appelée un moment impasse Pier Paolo Pasolini, du temps où s'y tenait le "Tutti Frutti », bar associatif gai de la ville, d'avant le sida. On y créa aussi "Kanal Gay" la seule radio gai de province. ln mémoriam 84 !

 

 

 

LA PLACE ST ANNE

Encombrée par une curaillerie complètement toc, nos amie femmes y sont particulièrement bienvenues. N'est-ce pas dans le couvent des

Jacobins que se maria Anne de Bretagne avec Charles VIII ? En plus de la Bretagne, elle apportait à la France le terme de "baragouiner" qui veut dire "parler comme une gouine qui a bu". Le terme de "gouine" sera d'ailleurs d'origine bretonne "gwen" voulant dire blanche, et par extension vierge comme une femme qui ne veut pas d'homme.

 

 

 

LA RUE ST MALO

Somptueuse rue de révoltes à la pointe de la musique rennaise. Si à presque chaque N° vous pouvez avoir une larme émue pour nos amis morts de La Grande Maladie, c'est son début que se tint de 81 à 84 le premier vrai bar gai de la ville: "La Rose Noire" ; les fêtes de nos premières

amours libres avant les week-ends à Rome! Comprenne qui chantera! Depuis Annabelle Grosgourdin, célèbre révoltée, du "Papier Timbré " qui

lança du N" 41 un pot de chambre sur les autorités dl l'époque, la rue est régulièrement rasée par les municipaux en place. Laissez vous charmez

par ces nombreux restaurants, "La Moule Rieuse', en particulier, et ses bars dont "LA BERNIQUE HURLANTE », où officie l'auteur de ces conneries.

A bientôt !!

Quelques créations personnelles

 

 

 

 

Quelques écrits...

 

 

 

 

 

Voir les plus belles photos de moi, (d'après moi) prises au début des années 80, quand j'installais à Rouen, "aux Balcons" la bibliothèque de la FLAG, avec Jean-Luc Dumesnil, dit Elvire... Photo de je ne sais pas. Qui sait ?