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- Abel HERMANT -
 

Le bouquiniste jean's

 

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Ma dernière intervention sur cette page date du 1Avril 2005

HERMANT, Abel (1862-1950). On va encore me reprocher de suivre un auteur mineur ayant mal fini dans les bras de la collaboration. Certes c’est toujours un problème avec ces  pédales ou lesbiennes des années 1900 devenues  fachottes dans les années 40. Mais  comme il est peu probable que l’on réédite un jour cet auteur qui fait aussi partie de notre histoire,  -même s'il y a  quelque étudiant à Rennes II qui fait sa thèse sur lui -, je vous lis ce témoin des années 1900 qui pose dès le début des questions intéressantes sur l'homosexualité - se taire devant l'injure homophobe, (Tantale) ;  l'homoparentalité, (L’Aube ardente) -. Et puis, Proust l’aimait ! (p 197 de sa correspondance avec Robert de Montesquiou, Plon 1930.) (remanié le 30 07 2003)

Monsieur Rabosson ; l’éducation universitaire. Paris : Dentu, 1884. La Mission de Cruchot (J.B.). Paris : Dentu, 1885 ; réédité en 1895 chez Ollendorff, sous le titre Le Disciple Aimé ; réédité sous ce titre chez Albin Michel en 1924.

Le Cavalier Miserey ; 21è Chasseurs. Paris : Charpentier, 1887. Le Cavalier Miserey ; moeurs militaires contemporaines. Nouvelle édition chez Paul Ollendorff, 1898, 403 pages. Réédité aussi en autres chez Fayard en 1911 et  Albin Michel en 1925. Pour avoir lu ce commentaire dans un catalogue : " Rien d’explicitement gay dans ce bon roman à thème militaire, sinon que l’auteur suggère que l’inexorable dégringolade du brave soldat Miserey ne s’explique que par son incompréhension totale de lui-même et de ses véritables penchants", j'ai fait l'effort -plaisant- de m'y mettre. Je pense qu'il faudrait vraiment faire travailler une escouade de chercheurs queer pour trouver ce roman gay. Même s'il est très agréable à lire pour ceux qui s'intéressent aux moeurs d'un régiment de cavalerie dans les années 1880 pendant le renvoi définitif des Bourbon. Le sous brigadier Miserey est plutôt rendu fou par le non-assouvissement de ses instincts sexuels ( hétéro avec la maîtresse de son capitaine, et la blanchisseuse et des filles de joies) et ce n'est pas les deux extraits que je donne ici qui doivent vous tromper. Ce n'est pas un roman homo, Hermant dixit : "Et rien ne les attachait ensemble que les détails matériels de leur vie. Sauf une certaine solidarité, il n'y avait pas entre eux d'affection et de sentiment ; point d'amitiés particulières : ces âmes brutes, pour qui l'ennui est silencieux et résigné, inconscient peut-être, sans impatience, sans désir d'expansion, n'ont point ces mélancolies et ces délicatesses d'énervement d'où naissent les amitiés chez les coeurs aristocratiques. Ce qui rivait les uns aux autres tous ces hommes, c'était d'avoir dormi côte à côte comme les enfants d'ouvriers qui couchent pêle-mêle dans une chambre étroite, dans un même lit." (p 101). Mais pour être un peu voyeur je mets ce passage à tabac dans la chambrée : "... Comme il avait entendu le cri : à la dragonne ! il eut encore la force de balbutier : "Oh ! Non!... Non!..." . Il crispa ses doigts au bord de la couverture. Un homme l'empoigna par son bourgeron et le tira. Dans un mouvement désespéré que fit Miserey, le bourgeron lui passa par dessus la tête comme un parapluie qui se retourne. Vivement, on arracha les boutons des deux manches, et il fut en bras de chemise. Un autre prit la chemise au col et tira. Miserey étranglait. Les boutons sautèrent, et la chemise fut tirée comme le bourgeron. Alors il saisit, en poussant des cris rauques, la ceinture de son pantalon de treillis. Une main fit voler ses sabots jusqu'au milieu de la chambre; deux mains lui étreignirent les poignets si fort qu'il lâcha tout. Il serra les genoux, mais le pantalon glissa tout de même, et il fut complètement nu. Il n'essaya plus de résister. On l'emporta comme une masse inerte. On le renversa sur un lit à plat ventre. On attacha ses poignets au châlit, et on fixa au matelas ses deux jambes écartées et raidies avec un drap roulé en corde. (...) -suit une scène non équivoque de flagellation, qu'il a méritée en faisant consigner toute la chambrée- Il attendait toujours... Il sentit que les liens se relâchaient. Il eut les jambes libres. Il se retourna péniblement sur le dos, se cacha la tête entre ses bras, et resta ainsi, nu, en larmes, une jambes pliée, l'autre tendue, développant une de ses larges hanches, et sa croupe de femme couturée de croix rougeâtres. (p 385 et 386) (le futur Abel Hermant fouetté par Sachs sur un coussin bleu ?). Il y a sur les hanches "féminines" une digression du médecin aux armées assez amusante : " "C'est mou... pas formé... C'est anémique... Avec ça, un gars à femmes... Encore une recrue pour la rue des Cordeliers. " Un gars à femmes ! Une rougeur monta au visage de Miserey, attestant l'innocence farouche de se petit paysan vierge. Et pourtant l'oeil sûr du major ne s'y était pas trompé : c'était bien l'homme bâti pour la femme, l'homme qui pour plaire à la femme lui a volé le nonchaloir de sa démarche, son épiderme glabre, son ampleur de hanches, comme si la puissance et capacité de l'amour se mesurait à cela, l'homme qui n'a conservé que le minimum de virilité nécessaire : des épaules trapues et des bras ronds, sans biceps accusés, mais robustes pour l'étreinte." (p 42). Bon peut-être qu'il ne faudra pas un régiment de chercheurs queers, mais les extraits sont trompeurs, même si l'on restent dans un régiment, entre hommes... et chevaux. Notons que l'histoire  se passe et a été écrite à Rouen, dont on trouve des descriptions simples, p 86, 181et 378 en particulier. Référence de lecture : édition Ollendorff, 1898. ( 9 Août 2004).

Nathalie Madoré. Paris : Charpentier, 1888. La Surintendante. Paris : Charpentier, 1889.

Cœurs à part.   Des histoires d’amour dans un style naturaliste assez démodé. Seule la première histoire Les Femmes sont parties, dans l’ambiance des éleveurs d’huîtres de Marennes, le départ des femmes pour la vente, leurs coiffes "Kisspot", garde un intérêt. Les initiés à la culture gaie classique reconnaîtront ce petit passage : "Il fallait alors qu’il se dépouillât de tous ses vêtements, comme s’il avait dû obéir à la voix qui l’appelait et se confier à la mer terrible; mais jamais il n’osait s’y résoudre, il restait des heures couché dans le sable ardent qui gardait ensuite le moule de ses vaines caresses, jusqu’à ce qu’un souffle du large en pulvérisât la trace inconsistante, comme l’éphèbe grec au gymnase, en se mettant debout pour prendre part aux exercices, balayait du pied l’impudeur de son empreinte dans l’arène où il était assis nu" (p.41). Paris : Charpentier et cie, 1890.

Amour de tête. Paris : Charpentier, 1890. Serge. Paris : Charpentier, 1892. Ermeline. Paris : Charpentier, 1892. Les Confidences d’une aïeule. Paris : Ollendorff, 1893. Le Frisson de Paris. Paris : Ollendorff, 1893. Les Transatlantiques. Paris: Ollendorff, 1897. Cœurs privilégiés. Paris : Ollendorff, 1903. Eddy et Paddy. Paris : Lemerre, 1906. Trains de luxe. Paris : Lemerre, 1909. Daniel. Paris : Lemerre, 1910. La fameuse comédienne. Paris, Lemerre, 1913. Heures de guerre de la famille Valadier. Paris : Lemerre, 1915. Histoires héroïques de mon ami Jean. Paris : Flammarion, 1918. Le Petit Prince – La Clef. Paris : Flammarion, 1922. Phili ou par delà le bien et le mal ; conte moral. Paris : Flammarion, 1922.

La Dame de guerre.  Un petit conte sans grand intérêt. Une ingénue retombe sur ses pieds avec la guerre de 14 et son veuvage. Elle est marraine de deux pilotes, Nisus et Euryale, c’est la petite note pédé et érudite. Deux extraits : "Colette, selon l’usage de son sexe, écrivit ingénument de véritables énormités. Elle en fut contente et ne se douta point qu’elles fussent énormes" (p.70). Et le côté gars : "...On avait coutume de dire toutes sortes d’impertinences sur le physique des hommes : qu’ils n’ont pas besoin d’être bien, qu’ils sont ridicules s’ils ont une jolie figure, et Catulle Mendès a parlé de "la honte d’être beau"... Depuis que la pratique des sports a remis le nu à la mode, les femmes savent à quoi s’en tenir, et les hommes trouvent tout simple qu’elles leur lâchent des compliments à bout portant" (p.73). Référence de lecture : Flammarion, 1923.

Les Fortunes de Ludmilla. Paris : Flammarion, 1924. Le Roman de Loup. Paris : Flammarion 1925.

Les Epaves. Bof bof bof… Dans une ambiance Interlope, des  Généraux, Princes et des princesses russes vivent leur exil à Istanbul. Deux princes sont très liés, et leur ami, le jeune prince de Minsk, Nicky, est danseur nu dans le cabaret d’où ils tirent tous leurs revenus. Un peu à la mode des ballets russes ! Sa sœur se marie avec un Hollandais, et puis ils se sauvent tous à Paris pour se ruiner au Ritz. Mais Nicky tombe dans les bras du Hollandais pour ouvrir un nouveau cabaret russe dans la capitale. Cela aurait pu être plus drôle si l’homosexualité avait été abordée plus directement, et s’il avait évité une tirade anti-sémite, p141. Paris : Ferenczi et Fils, 1927, 237p.

Tantale. L'histoire la plus "gaie" que j'ai lue chez Abel (Fév 00) : Un vieux viveur, "un vieux beau" revient chez sa femme après des années de drague à travers le monde. Son fils lui aussi, après avoir fait un enfant, est parti courir la terre et les garçons.  Tous nos grands pédés y passent, de Théocrite à Marcel Proust, en passant par Gide, Louis II de Bavière, etc etc ... Le hasard de location de vacances lui fait prendre une petite maison  dans un village où vient se reposer Lord Chelsea, après sa sortie des geôles de Reading  (à partir de la page I9I)... Et Abel Hermant fait là un mea culpa sur son attitude envers les homosexuels et Oscar Wilde, assez surprenant : "Il pensait : "ce que ce réprouvé a fait, aurais-je été capable de le faire ? " Mais était-ce même la peine de poser la question ? Pourtant, quand il retournait sur la plage et que, tempête calmée, il regardait de là, sous l'ardent soleil, le roc où avait été exposé une minute le corps meurtri de son dieu, il avait une hallucination terrible : il croyait se voir lui-même nu, déchiré, glorieux. Tout de même qu'à Old Bailey, il était obligé de se serrer et de mordre ses lèvres pour ne pas  crier aux juges : "Quand donc interrogerez-vous l'autre accusé que voici ?" Mais, après avoir tremblé de peur, il souriait de pitié : il savait bien, il savait trop que ces velléités n'avaient jamais de suite, qu'il n'était que tenté d'aller au-devant de la justice des hommes et qu'il restait à l'abri dans son coin, que la magnificence des confessions, des supplices et des apothéoses n'étaient pas faites pour lui, et qu'il aurait jusqu'à la fin de cette mortification suprême : l'impunité."(p246) Un petit point historique sur le baiser : (p 202) " Depuis le temps des catacombes, où l'échange de baiser de paix avait un caractère rituel, jusqu'au vingtième siècle, l'idée ne serait venue à aucun parfait amant de chercher les lèvres de l'aimée devant témoins. L'usage, ou plutôt l'abus public en a été introduit en France pendant la guerre par des troupiers américains probablement héroïques, mais assurément mal élevés ". Référence de lecture : Flammarion, 1930.

Camille aux cheveux courts. dans une saga familiale, ce roman précède Tantale :  La baronne de Dolmacé attend son mari parti avec  son fils, Gilles, devenu grand. Elle le sait comme son père et amoureux sans le savoir de son ami d’enfance Fenris. Il y a aussi la presque sœur Camille, fille de l’ami d’enfance de la baronne, qui bien qu’amoureuse de Fenris séduit Gilles en se coupant les cheveux.  Après son mariage avec celui-ci, elle se fait faire un enfant de Fenris et laisse les deux hommes vivrent leur vie. Retour à la case départ, une femme seule avec un enfant, attend le retour de son mari pédé.

« On disait aussi qu’un homme n’a pas besoin d’être beau, on parlait de la « honte d’être beau ! ». Pour la troisième fois (la deuxième a été sous le directoire), les jeunes filles et les jeunes hommes en s’exerçant, en se baignant presque nus dans la lumière du soleil, ont rappris à se connaître, à se regarder honnêtement et sans baisser les yeux, à s’admirer. Le divin désir est redescendu sur la terre. » (p37).

Référence de lecture : Le livre moderne illustré, Ferenczi,  1930.

Scènes de la vie des Cours et des Ambassades : I. La Carrière. Paris : Ollendorff, 1894. II. Le Sceptre. Paris : Ollendorff, 1896. III. Le Char de l’état. Paris : Ollendorff, 1900.

Mémoires pour servir à l’histoire de la Société : Confession d’un enfant d’hier. Pas beaucoup d’intérêt, sauf peut-être sa vie d’enfant de haut-fonctionnaire sous la Commune, ce temps où "Les gens se divisent assez exactement en deux classes : ceux qui s’habillent, et ceux qui se déshabillent pour le dîner" (p.31). Mais rien de pédé, même pendant son service militaire! Un petit extrait de l’introduction, de sa raison d’écrire des mémoires : "Les siècles ont tâtonné pour que je sache. Ils ont joui et souffert pour que je sente. Ils m’ont légué leur expérience infinie du plaisir et de la peine. Je leur dois un cœur capable de toutes les violences, un cœur éclairé qui réfléchit ce qu’il sent. Pour élaborer ma sensualité curieuse, inquiète, ils ont anobli et raffiné la plus basse, la plus animale des fonctions. Tantôt ils l’ont exaspéré par une chasteté hors nature, tantôt ils l’ont débridée, et je profite de leur retenue comme de leurs débauches, dont mes voluptés les plus naïves gardent l’arrière-goût et l’assaisonnement. Pour achever mon être voluptueux, une doctrine s’est répandue parmi les hommes qui faisait de l’amour un pêché, et bien que je ne croie plus à cette doctrine, je continue de goûter dans l’amour la saveur supplémentaire du pêché"... Pas mal, pas mal... Paris : Ollendorff, 1903. Confession d’un homme d’aujourd’hui. Paris : Ollendorff, 1904. Souvenirs du vicomte de Courpière, par un témoin. Paris : Ollendorff, 1901. Monsieur de Courpière marié. Paris : Flammarion.

Les Confidences d’une biche. Un style qui reste agréable à lire pour ceux qui ont de l’intérêt pour l’époque du narrateur, 1900, et celle des souvenirs qu’il extorque à une ancienne courtisane, sous Napoléon III : la Marquise de Ventnor, "courtisane illustre, qui a dispensé du plaisir à tous les personnages marquants de son époque et déshabillé les princes, cette héroïne de mélodrame ou de faits divers pour qui le sang a coulé, ce personnage quasi allégorique, en qui se personnifient l’amour et la sensibilité de tout un règne, enfin cette politique d’entre draps, a vécu, ou plutôt traversé sa propre histoire, souvent vulgaire, mais parfois infâme, ou tragique, ou même grandiose, sans se grandir, sans jamais cesser d’être pas grand-chose, une "petite femme", une petite femme de Meilhac" (p.259). [Une phrase à la J.A.] Petite touche personnelle d’Hermant : le mari de la courtisane est un homosexuel anglais déshonoré par un procès, et ce mariage l’a socialement arrangé. Une petite note à la Oscar Wilde ? (p. 242 et suivantes). Référence de lecture : Alphonse Lemerre, 1909.

La Biche relancée. Paris : Lemerre, 1911. Les Grands Bourgeois. Paris : Lemerre, 1906. La Discorde. Paris : Lemerre, 1907. Les Affranchis. Paris : Lemerre, 1908. Histoire d’un fils de Roi. Paris : Michaud.

Les Renards. Une petite comédie de mœurs dans une famille de la bourgeoisie rantanplan dans l'avant-guerre de 14. Un début assez pétillant : " Mme Durant de Lectoure, se mit à faire chez elle une propagande effrénée en faveur de la grève générale. Cette propagande était inoffensive, puisqu'elle s'adressait à des dames dont toute l'activité intellectuelle se dépense chez leur modiste, à des messieurs qui n'ont rien à changer de leurs habitudes pour se croiser les bras."(pII). Etrange, on y mange de la charcuterie entre la viande et le fromage (pI34), et le père Hermant, qui aimait à 60 ans se faire fouetter tout nu sur un coussin bleu par le jeune Maurice Sachs, ne peut s'empêcher d'y aller de sa petite allusion pédé : (en promenade à Paris ses personnages rentrent dans une librairie spécialisée en figures académiques) "mais quelques-unes, qui réunissaient plusieurs figures drapées à l'antique dans le merveilleux paysage de Taormina, semblaient de véritables tableaux composés pour illustrer les éloges de Virgile et de Théocrite " (p72) Ah, le petit amateur du Baron Von Gloeden !. L’abbé Sauvage est l’abbé Mugnier. Référence de lecture : Albin Michel, 1932. Sorti aussi chez Michaud.

Chronique du cadet de Coutras. Bof, avant 14 le déniaisage d’un fils cadet de famille, accompagné de son professeur-copain. Un style qui n’est pas à la hauteur du début, ou des rencontres masculines du héros, qui n’a qu’amitié pour les garçon. Un petit extrait rigolo surtout pour mon mari qui collectionne les éventails, mais non significatif du gnian-gnian général : « Et quand il ne buvait point, il s’éventait, d’un de ces éventails circulaires plissés en accordéon, munis d’un manche et ornés d’inscriptions-réclames, que les garçons distribuent aux dames dans certains restaurants. –Monsieur, dit Maximilien, que faites-vous là ? – Vous voyez, je fais Joséphine, répondit le professeur. » Référence de lecture : Les éditions de France 1930. Première édition : Paris : Juven, 1909.

Coutras, soldat. Paris : Juven, 1909. Coutras, voyage. Paris : Michaud.

D’une guerre à l’autre guerre : I - L’Aube ardente et III- Le Crépuscule tragique. Deux romans qui se suivent et qui dans l’édition du « Livre moderne illustré » ont un seul avantage : être illustrés d’hommes nus très 30, des bois de Clément Serveau, comme ceux ci-dessus dans l’œuvre d’Hériat. J’avoue n’avoir pas pu finir le second tome, le style est plus que lassant, mais l’histoire pose une question assez originale dans le monde homosexuel : peut-on retrouver dans l’image de son fils de souvenir de son  amour de jeunesse ?  Le héros, Philippe, avant la guerre de 7O fait un tour à Oxford et rencontre dans une ambiance très Wiltmanienne,  Rex. Amitié, sensualité, jeux d’eaux, allemands etc etc… « Et la guerre seule engendre l’amour entre les hommes. Celui qui procède du génie conservateur de l’espèce n’est qu’un instinct, naturel, partant divin, mais qui nous est commun avec les animaux et avec les plantes, et qui n’est donc pas le grand amour humain. L’amour n’est pas non plus l’amour de la beauté. L’amour véritable ne procède que de la guerre : c’est l’amour des frères d’armes et des camarades, l’amour du bataillon sacré. » dans la bouche du poète Ashley Bell. »(AA p134). La guerre le ramène en France. Dans le second tome, il a appelé Rex son fils et en est très amoureux (tout reste décent). La guerre de 14 intervient…mais moi je n’ai pas continué. « C’était ce Rex enfant qui maintenant était tout Rex pour Philippe ; car, à la nouvelle de la guerre, Philippe était redevenu le père passionné qui, du fils qu’il avait créé, avait aimé longtemps, plus que l’esprit, la tendre chair, la forme et la beauté palpable, qui l’avait aimé d’un amour maternel, d’un amour divinement animal et non pas exempt de sensualité. » (le CT p115) Le livre moderne illustré, Ferenczi, AA, 1927.Première édition : Paris : lemerre, 1919. CT, 1929. Première édition, Paris : Lemerre, 1921.

II – La Journée brève. Paris : Lemerre, 1920. Egalement publié par J. Ferenczi dans le livre moderne illustré en 1928 avec des bois originaux de Clément Serveau, avec un beau bois d’homme et d’enfant nus.

Scènes de la vie cosmopolite : Le Joyeux garçon. Paris : Lemerre, 1914. La Petite Femme. Paris : Lemerre, 1914. L’Autre aventure du joyeux garçon. Paris : Lemerre, 1916. Le Caravansérail. Paris : Lemerre, 1917. Le Rival inconnu. Paris : Lemerre, 1918.

Le cycle de lord Chelsea : I - Le suborneur. Paris : NRF, 1923. II – Le Loyal serviteur. Paris : NRF, 1923. III – Dernier et Premier Amour. Paris : NRF, 1923. IV – Le Procès du très honorable Lord. Paris : NRF, 1923.

Chroniques anglaises : I - L’Exentrique. Paris : Lemerre, 1924.

II - Les Bargain sisters. Trois petites histoires sur les plages de Brighton, deux vieilles filles en croisière, deux amis très épris, un couple et le beau-frère très amoureux. Malgré des sujets qui pourraient donner une fin plus "gaie" et une façon qui ne laisse rien douter des mœurs de l'auteur, le style n'en vaut pas la chandelle. Librairie Alphonse Lemerre, 1937. ou 1927 ?

 

Essais :  Essais de critique. Paris : Grasset, 1913. Chroniques françaises. Paris : Renaissance du livre, 1916. La Vie à Paris (1916-1917-1918). Paris : Flammarion, 3 volumes. Les Caractères français ou les Mœurs de cette guerre. Sous le pseudonyme de Théophraste. Paris : éditions de la Vie Parisienne, 1917. Xavier ou les entretiens sur la grammaire française. Paris : Société Le Livre, 1923. Le Bourgeois. Paris : Hachette, 1925. Eloge de la médisance. Paris : Hachette, 1925. Lettres à Xavier sur l’art d’écrire. Paris : Hachette, 1925.

Le treizième cahier, rêveries et souvenirs d'un philosophe proscrit. C'est un ouvrage assez surprenant, puisqu'il est écrit pendant sa captivité à la libération, quand arrêté par les "fifis" il est conduit à Drancy (p 18). Cela l'agace visiblement qu'on le "couple" facilement avec Abel Bonnard, "l'autre Abel", dont il n'avait pas les pouvoirs politiques.  On lui a remis les douze tomes des notes d'Hadrien qui était sur sa table de chevet. Grand prétentieux, il décide d'en rédiger un treizième ( p 34), mêlant son incarcération et ses notes morales sur la vie. En tout cas aucune ni peur ni regrets d'être là où il est. On trouve des notes sur sa famille pendant la révolution,  Raphaël des Roses, professeur de peinture de Marie Antoinette, puis de Joséphine et enfin de la Duchesse de Berry - il compare l'épuration de 45 à la Terreur tout en minimisant toutefois la cruauté, -faut pas exagérer quand même-. Il parle de Jacques Emile Blanche avec qui il était en classe (p55) et Lyautey (p 57). A lire. Extrait : sur ce petit défaut si pédale : "elle lui reprochait de n'être pas jeune. C'est le reproche qu'adressent volontiers, à ceux qui le sont selon l'état civil, ceux qui, malgré l'état civil, prétendent l'être toujours et en avoir le privilège exclusif." (p 10). "Emile Augier, un petit bourgeois, à qui un homme du meilleur monde fait compliment de sa probité, joue la modestie et répond : "Ce n'est que l'orthographe"". (p 40). Sur la prison : "Il dit que pour juger les hommes, il faut les étudier d'abord dans leurs attitudes familières, à table, au lit, faisant l'amour, allant à la selle, puis avantageux, de méchante humeur, insolents. S'il dit vrai, le poste d'observation rêvé n'est-il pas une cellule de prison, où les jours de presse on est quatre ? Sauf l'amour, et pour cause, toutes les fonctions de la bête humaine, jusqu'aux plus humiliantes et aux plus secrètes, s'y doivent accomplir à découvert, devant témoins. On ne soupçonne pas la pauvre chose qu'est le prochain, et que sans doute on est soi-même, tant qu'on n'a pas vécu avec lui dans l'ignoble promiscuité des paillasses qui se touchent et du seau hygiénique commun." (p 65). Les Français : "Un peuple qui se dit, et se croit, le plus spirituel de la terre, manque rarement à étonner par ses inconséquences les peuples qui n'ont pas d'esprit." (p 139). Paris : Amiot-Dumont, 1949, 157p. (30 07 2003)

 

Théâtre :

Platon. Un essai comparé du comportement de Socrate et Platon à travers LE BANQUET et les oeuvres d'autres auteurs classiques." Le respect est l'ennemi du grand art libre comme il est l'ennemi de l'amour. Ce qui manque aussi au Socrate de Xénophon, c'est le pouvoir  de séduction quasi surnaturel, la violence ingénue, délirante des sentiments qu'il éprouve et qu'il inspire. L'histoire ni la chronique scandaleuse ne nous ont révélé la sorte d'affection qu'il pouvait porter à ce Glaucon, fils d'Ariston, et nous savons bien, les puritains diront que nous savons que trop la sorte d'affection qu'il portait au bel Alcibiade, fils de Clinias. Mais nous aurions mauvaise grâce de le lui reprocher, au XXième siècle, des choses que couvre certainement la prescription, et qui permettent à l'auteur de l'ALCIBIADE, tout en disant au fond les mêmes banalités que l'auteur des MEMOIRES, d'y ajouter des ornements si tendrement passionnés. " (p104). Référence de lecture : Grasset, 1925.

La Meute. 4 actes, Paris : Ollendorff, 1896. Théâtre des Deux-Mondes (La Carrière, les Transatlantiques). Paris : Ollendorff, 1899. Le Faubourg. 4 actes, Paris : Ollendorff, 1900. L’Empreinte. 3 actes, Paris : Ollendorff, 1900. Sylvie ou la curieuse d’amour. Paris : Ollendorff, 1901. L’Esbroufe. 3 actes, Paris : Flammarion, 1904. La Belle Madame Héber. 4 actes, Paris : Lemerre, 1905. Les Jacobines. 4 actes, Paris : Lemerre, 1907. Monsieur de Courpière. 4 actes, Paris : Lemerre, 1908. Trains de luxe. 4 actes, Paris. La Semaine Folle. 4 actes, Paris : Lemerre, 1914.

 

Petites notes :  J'ai des bons souvenirs d'un étudiant qui faisait un mémoire sur Abel Hermant il y a déjà longtemps. J'avais été très surpris qu'il n'ai pas vu dans son oeuvre aucune allusion homo. Bon ! Nul n'est obligé de porté des lunettes roses, et je suis content qu'il m'envoie ce petit mail :

"J'en profite aussi pour vous donner l'intitulé de mon mémoire de maîtrise de  lettres modernes, qui date de 2000, sous la direction de Michèle Touret : "Abel  Hermant (1862-1950) : comment il est devenu un homme de lettres professionnel et officiel". Il se trouve que cette année, Abel Hermant est enseigné à l'université, probablement pour la première fois, puisque Mathilde Lévèque et Laurent Quinton sont chargés d'un cours de Littérature Générale et Comparée en Licence 1 de Lettres Modernes (à Rennes II) intitulé : "Introduction aux Littératures européennes : histoire des perdants" où l'auteur de "Camille aux cheveux courts" occupe une place centrale. Si vous le souhaitez, vous pouvez utiliser toutes ces informations pour  actualiser la rubrique "Abel Hermant" de votre site. "

Cordialement, Jean Eudes Séchet

Ce qui est rigolo qu'un lycéen est venu me demander mercredi dernier un livre d'"auteur perdant"... Ah les modes ! Bon, je lui ai parlé plutôt de Pierre Benoit !

J'ai demandé à pouvoir mettre cet e-mail car beaucoup de personne, même canadienne, me demande des nouvelles d'A. H.. C'est idéal, mais facile, pour les gay-studies !

sa réponse : "Oui, vous pouvez mettre mon nom à la seule condition que vous en respectiez l'ortographe (sic) exacte qui est "Jean Eudes Séchet" Bon la prochaine fois il mettra un H ! Ah  l ' HUniversité .... (17 03 2005)

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