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Jacques Ars

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Attention le D est en deux parties

- Df-Dz-

première partie : D- De

 

 

joyeux Noel...

 
Ma dernière intervention sur cette page date du 1er aout 2011

D.GEORG, Claude. La Rose et le lotus. Des amours d’adolescents. Edition du Rocher, 1991.

DHELLEMMES, Henri (textes). CAPRIO, Joseph (photos). Un amant par jour. Montblanc : H&O, 2001, 65p.

Livres à acheter de cet auteur

DICKENS, Charles. L’Ami commun. Paris : Gallimard, 1991.

Didelot, Francis. Adam est Ève. Givors : André Martel, 1953.

DIDEROT, Denis (1713-1784).

Les Bijoux indiscrets.   C'est une histoire très hétérosexuelle, mais tous ces sexes qui se mettent à causer dans un roman écrit au XVIIIe siècle... C'est à mourir!

◄◄◄ Ici édition de 1930 de L'Europe Laïque

La Religieuse / préface de Montherlant dans l’édition de poche de 76. Une vision très lesbienne de la vie conventuelle... Ecrit au XVIIIe!

 

 

Livres de cet auteur à acheter

DIDIER, Louis.(a aussi pour pseudo Luis d’Herby). Les Aubes et les soirs. Paris : Girard, 1898.

Diesbach, Ghislain De. Un Esthète aux Enfers : Philippe Jullian. Paris : Plon, 1993.

Dietrich, Luc. Le Bonheur des tristes. Paris : Denoël, 1935.

DIETRICH, Marlène. Acheter des livres sur l'actrice.

DI FOLCO, Philippe. Tentatives de sourires et autres plongeons. Denoël 2002.

Peau. Magnifique livre de photos de Philippe Vaurès Sabtamaria, sur le piercing, les tatouages, les scarifications. Fitway, 2004, 143p. Merci à cet auteur qui m'a encouragé pour ce site, dommage que j'ai perdu son e-mail !.(18 02 2005)

Livres à acheter de cet auteur

DIGNE, Danielle. Rosa Bonheur ou l’insolence : histoire d’une vie. Paris : Denoël-Gonthier, 1980.

DIJK, Lutz van. La déportation des homosexuels / Onze témoignages / Allemagne 1933-1945. A la mémoire de Willem Arondeus, Friedrich-Paul von Groszheim, Albrecht Becker, David F., Karl B., Jacob K., Karl Lange, Joachim S., Gad Beck, Erich Lifka, Stefan K., déportés pour cause d’homosexualité. Certains étaient aussi Juifs, mais le scandale reste encore entier de la reconnaissance en Allemagne et en Autriche des dégâts causés par l’article 175. Son abolition tardive, en 1969 pour l’Allemagne et en 1971 pour l’Autriche est la principale cause de cette non-reconnaissance, car elle a empêché tout témoignage après guerre, sous risque de retourner en prison, au pire, mais de perdre son travail ou toutes relations sociales, au mieux ! En 1969, Erich Lifka est encore condamné à 6 mois de cachot pour avoir eu des relations sexuelles avec un homme de 23 ans !  (p 138). Répétons-nous : «  Durant la période nazie, environ 50 000 hommes ont été condamnés pour avoir enfreint l’article 175. A peu près 10 000 d’entre eux ont été déportés dans des camps de concentration. Cet article de loi 175, qui avait été renforcé sous les nazis, resta en vigueur jusqu’en 1969. Même après 1945, une condamnation qui avait eu lieu sous les nazis continuait d’être considérée comme un cas de récidive méritant une aggravation de la peine. Jusqu’en 1987, toute tentative de réparation pour les homosexuels n’avait, en Allemagne, aucune chance d’aboutir. Quant aux homosexuels qui furent la proie de la barbarie nazie dans d’autres pays, toute possibilité de dédommagement leur est refusée encore aujourd’hui. »  (p 155). Révoltant ! Montblanc : Editions H et O, 2000,156p. www.ho-editions.com

Livre en vente sur ce site ?

DISBACH, Ghislain de. Proust. Paris : Perrin, 1991.

DISPOT, Laurent. Le Manifeste archaïque. Grasset, 1986. Un essai édité par une ancienne figure du FHAR.

DJAZIRI, Eyet-Chekib.

Une Promesse de douleur et de sang. Les émois amoureux d'un petit beur très beurette, entre Cherbourg et Tunis. A rapprocher étrangement de « Closer », émois amoureux d'un adolescent punk américain, de Dennis Cooper. Lille : Gay Kitsch Camp, 1998.

DJELLAD, Djallil. Cet Arabe qui t’excite. Paris : Le Rayon / Balland.

 

DöBLIN, Alfred. L’Empoisonnement.  (1924), Arles : Actes Sud, 1988.

DOGNON, André du.

Les étrangers. Je l'ai lu il y a à peine un mois, mais je ne m'en rappelle plus. Une vague histoire de gens aisés obligés de tenir une auberge à la campagne. La fille de la bourgeoise qui courre le guilledoux avec le portugais du coin et puis le docteur... Bof bof bof. Même si c'est son premier livre et qu'il en parle dans l'Homme orchestre. Paris : Flammarion, 1938, 214p. (28 04 2004).

 Le Bonheur des autres.   En dehors de cette phrase : « On retrouve toujours son parapluie la semaine où l'on perd un être cher », ce roman, publié pendant la guerre, n'a aucun intérêt. Flammarion, 1943.

Le Mal de la rue Juste. Une petite histoire sur le drame des femmes enceintes sans être mariées et le secret qui pèse sur la vie des bâtards.  Alors ici c'est un peu compliqué, Anna est la fille bâtarde de Eugénie, morte en couche, que sa tante, Virginie, d'ascendance aristocrate dans une petite ville de l'Est, a confié à une bonne-soeur Margot jamais rentrée au couvent après la guerre de 14,  et qui vit avec Marius. Virginie rend souvent visite à Maria, sans que celle-ci connaisse les liens de parentés qui les unit. Là dessus, Margot meurt, Anna fréquente une cantatrice vieillissante et connait Xavier, l'enfant de Virginie, dont est amoureux Charmence, une folle  très curailleuse. Voilà, c'est fini !  petit extrait, où peut-on dire à une mère (Virginie) qu'on aime son fils, (Xavier) ? : " Avait-elle compris, cette fois, à quelle distraction ou à quelle malédiction de Dieu il devait de poursuivre Xavier d'un caricatural amour? Charmance eut tout à coup une envie désespérée de lumière. Comme une chauve-souris qui ne trouve sa pâture que la nuit, il ne trouvait la sienne que dans le clair-obscur des sentiments des autres, les à-peu-près de la chair et sentit sa terreur de la lumière en même temps que l'envie qu'il en avait. Sans l'épaisseur d'obscurité qui cachait leur malheur aux autres, comment Mm. Virginie eût- elle pu comprendre Charmance et ne pas avoir pour lui en même temps un vague dégoût? Elle avait peut-être entendu parler de cette espèce de maladie dont le grand Larousse dit qu'elle sévit particulièrement chez les ecclésiastiques et les valets de chambre, mais la réalité de la chose ne lui était jamais apparue. Qu'un de ces malheureux ait pu lever les yeux sur son fils et qu'elle entendît cet aveu de sa bouche, lui eût paru, quelques mois plus tôt, invraisemblable, aussi invraisemblable que si on lui eût dit qu'elle aimerait Anna et qu'elle souffrirait autant quand elle sentirait que sa protégée pouvait se passer d'elle." (p 181). Paris :   Flammarion, 1945, 210p (21 Juin 2003).        

Le Monde inversé.   Qui aurait des renseignements sur ce Monsieur du Dognon? Repéré dans les propos secrets de Peyrefitte, ce livre est un vrai régal : des textes crus, un style très fol, une époque surprenante pour le tiers du livre : l'occupation de Paris par les allemands. Entre trafic de sterling, Glory-hole quai Branly, etc., etc... Une petite merveille, même si son terme de « Beauté d'azur » pour homosexuel ne semble pas avoir survécu.

Ed. du Scorpion, 1949.              

Le Bel âge ou l'apprenti Corydon. Paris : Éditions du Scorpion, 1958.

Les Amours buissonnières. Paris : Éditions du Scorpion, 1948. Superbe, je l'ai lu mais je ne l'ai pas encore résumé

L'Homme-orchestre. Que je suis malheureux aujourd'hui de finir un des derniers romans trouvables d' André Du Dognon : c'est certainement l'auteur le plus fabuleux du monde homosexuel. Il y a tout ce que le futur fera  de la vie gay, il y a une complète acceptation de sa personnalité folle et passive avec pour fond  croustillant un monde qui se dérobe :  tant mieux pour la disparition des murs qui séparent les classes sociales, tant mieux pour ce style exceptionnel ! L' Homme orchestre est la suite de ses amours après la disparition du Grand Marcel. C' est un mâle qui sait tout faire, tout mentir. Fantasque, un peu alcoolo, banlieusard aimé comme tel (pédé) par ses parents, il navigue dans le Paris de la guerre et de ses amours confuses, parfois immenses, parfois mesquines, avec André, toujours accompagné de son énigmatique frère Guy, et de son inénarrable ami-folle, Phili. La situation matérielle d'André s'étant nettement améliorée, il finissent même en trio à tenir un hôtel à Paris (p 262) quand la carrière littéraire de l'auteur commence. Je ne sais pas ce qui est réellement autobiographique dans ce roman, mais sa douleur devant la mort de son mari-amant atteint de tuberculose vous fera penser à la touchante littérature des années 90 sur le sida ( de la page 354 à la fin). Je vous l'ai dit : il a tout écrit du bonheur et de la douleur des homosexuels, seuls ou en couple. Pour ceux que cela intéressent, dans ses irrévérences, on trouve la Bretagne p 50 à 60, Rennes et son Thabor p 51, où Dinard où il s'ennuie ferme (p 184) -"Je n'attendis pas la fin de la seconde semaine pour quitter Dinard, ses pâtisseries sans clients, ses chanteuses classiques, ses ménages de vieilles filles anglaises et le petit hôtel modeste où, seul, un russe se dévoua un soir derrière une porte où, sur un lit, gémissait une grosse bijoutière." (p185)-. La Guerre à Paris et le STPO, le départ en Allemagne p 87 à 94, les amants allemands, p103, 107, 108, le marché noir du charbon p 104, les aristo collabo, p 114 et p 126 "Louise de Rougebourse :"Je me sens plus proche d'un aristocrate allemand, disait-elle, que d'un paysan français"", mais il est plus précis sur la fin de la guerre -enfin, on y est ! dit-il-. Il est parfois honnête sur sa passivité pendant cette époque troublée : "J'aimais beaucoup les collaborateurs qui trahissaient à la fois leur patrie et l'Allemagne" (p 127), aurait-il écrit d'ailleurs sous le nom de l'araignée du soir dans le Canard Clandestin qui remplace le Canard Enchaîné ? (p 126).  Il fait coucher Suzy Solidor et Bremond D'Ars (p 265), décrit un vrai bigot travesti (p 327), taquine un peu les hétéros (p 128), appelle les pissotières des baies" (p 133 par exemple). Il n'y a guerre qu'une histoire  bizarre de locataire récalcitrant qui envoie nos trois compères en prison qui semble peu crédible, mais dans ce monde confus de l'après libération...

Extraits :   " A cette époque, les beautés d'Azur, quoique ayant un idéal contraire, profitaient des même avantages que la Résistance, le plus grand étant l'obscurité presque totale des rues qui, non seulement, leur donnait tous les courages mais encore suscitait des défaillances chez leur gibier le plus rétif. L'obscurité, en effet, réduisait la différence qui existe entre les individus et les sexes, d'autant plus grande qu'ils sont plus éclairés. De même que la laideur et l'âge, en quelque sorte guéris par la nuit, choquaient moins, le fait pour un homme de faire l'amour avec un autre lui paraissait moins étrange parce qu'il s'accordait avec l'étrangeté de l'époque et les lois d'exception que les minorités s'étaient fabriquées; mais beaucoup d'entre nous sentaient bien que la paix et la lumière revenues dans les rues, la raison d'Etat reprendrait ses droits. Elle mettrait les clandestinités à l'honneur et maintiendrait la race de Sodome à distance respectueuse des réverbères, confondue avec les voleurs. C'est quand l'Etat et la vie sont en ordre que les beautés d'azur s'aperçoivent seulement que leur espèce n'entre pas dans cet ordre et qu'elle est encore plus combattue." (p 13). "Si virile qu'elle pût être, la beauté ne me faisait pas éprouver cette sensation d'après-midi pluvieux dans un faubourg populeux que me donnait un visage d'homme remarquable par certains défauts. L'homosexualité peut s'accompagner d'un peu de vice..." (p 20).  "Lui et quelques messieurs, dont mon colonel que je revoyais de temps en temps, toujours d'excellente humeur quoique atteint par la limite d'âge, me consolaient de n'avoir plus les dix-huit ans dont je les avais, d'une façon désintéressée, fait profiter, le premier parce qu'il avait cinq galons, le second parce qu'il était édité chez Grasset et le troisième parce qu'il connaissait Valéry. Ils me donnaient la mesure des sacrifices que l'on peut consentir, quand on est très jeune, à des gens arrivés ou seulement qui en connaissent, si bien qu'à présent, en les rencontrant en compagnie de garçons aussi jeunes que je l'avais été et qui remplissaient auprès d'eux le même office, et plus pénible encore, parce que les vieux amis étaient maintenant plus lents à jouir qu'alors, je me félicitais d'avoir trente ans puisque le bel âge ne profitait pas à ceux qui l'avaient, qu'il était comme un louis d'or passant de main en main et n'a de valeur que pour les autres. " (p 49). "Ceux qui, ne voulant ni aller travailler en Allemagne ni prendre le maquis, s'étaient fait un rempart de ces vieilles maisons du quartier Saint-Denis et vivaient des filles, de marché noir et de rançons prélevées sur des passants imprudents ou curieux comme Héléna, n'hésitaient pas, pour les appâter, à montrer de leur individu ce qu'ils croyaient encore intime, devant le comptoir d'un café et se vantaient de pouvoir faire l'amour toute la nuit, exhibition et promesse qui réfrénaient aussitôt le désir que j'aurais pu avoir de passer la nuit ou seulement une heure avec l'un d'eux. J'avais toujours besoin d'avoir au moins l'illusion que j'étais vraiment désiré pour céder et leur façon de présenter et de vanter leur marchandise ressemblait par trop à celle des brocanteurs du marché aux puces. "(p 82). "Comment l'aurais-je plaint vraiment puisqu'il était aimé de moi, que je me savais incapable de rompre, que je me sentais triste à l'idée seule qu'un jour j'aurais peut-être non à coucher avec un autre -cela je le désirais souvent - mais à aimer quelqu'un d'autre. " (p 86). Sur les allemands : " La propagande que Phili et eux-mêmes, jadis, avaient faite pour leurs tendances, leurs bottes et leurs uniformes m'avait d'abord disposé à un rapprochement qui, maintes fois réalisé, ne m'avait pas donné beaucoup de satisfaction comme je l'ai déjà dit quand j'ai raconté les débuts de l'occupation. Je voyais avec agacement que ce qui, chez eux, m'apparaissait comme des défauts : leur féminité, leur fadeur, l'uniformité de leurs esprits dociles aux enseignements du Maître, loin de gêner Phili, le ravissaient comme un lait frappé." (p 103). " La Troisième fois que j'allais à Nogent, on me plaça à table à côté d'un garçon qui n'était pas une beauté d'azur. Cette espèce si commune ailleurs était là aussi rare qu'un animal océanien. Il n'était pas de mon goût dans la mesure où il était joli garçon, mais il avait dans le regard ce léger poids de lumière que la virilité met dans le regard des hommes et qui m'émouvait comme la fatigue que Phili guettait autour des yeux de certains adolescents parce qu'il l'attribuait à de solitaires pratiques, premier pas vers celles à deux, vers ce mélange de mains qui en évitait de pires, copie ridicule de l'impensable union des sexes réservés à la perpétuation de l'espèce et qui empêchait d'y tomber. "(p125). "Bien plus qu'un amant, j'avais besoin de ce que j'appelais, suivant les jours, une tante à tout faire où de ce que l'on appelle dans les annuaires royaux une dame pour accompagner." (p 132). Les pissotières : "Dans l'ombre, des formes s'immobilisaient dans cette posture que, jadis, je n'avais jamais prise sans un malaise car je la croyais réservée aux hommes et, uniquement, quand ils satisfaisaient un besoin pour eux encore plus pressant encore. J'attendais un peu à l'écart avec l'espoir que rien ne se passât, espoir qui n'était jamais déçu, car lorsque Phili était avec moi, au plaisir, faible pour lui, de jouir, il préférait celui de me montrer qu'il empêchait les autres de la faire et celui, plus grand encore, d'être difficile sur le choix de ses partenaires d'un instant. " (p 133). "Les petits Allemands qu'on rencontrait dans les baies ou dans la rue n'étaient pas, alors, faciles à ramener chez soi. Beaucoup craignaient d'être attirés, comme quelques-uns d'entre eux l'avaient été, dans un guet-apens. Ceux qui maintenant voient les baies éclairées comme un casino, ne peuvent se rendre compte de l'atmosphère poétique qui les entourait alors. Obscures comme une ville qui attend un bombardement, peuplées de visages sans cesse renouvelés auxquels la lune donnait la même indistincte beauté, laissant les gestes dans une ombre où naissait quelque fois un soupir. Une file comme celle qu'on voyait aux portes des cinémas les signalaient (sic) de loin. Je n'y éprouvais jamais que les satisfactions simples et honnêtes que peut procurer un club où l'on cause à voix basse, le plus souvent avec une beauté d'azur comme soi qui en est à sa quatorzième station." (p 134). "Nos mains se joignirent. Qu'il est donc difficile le chemin qui conduit les mains là où elles brûlent d'aller. Son uniforme était trop propre. Je me disais : "Il faut que j'aille jusqu'au bout, ne serait-ce que pour le raconter à Phili", mais je savais déjà que je lui mentirais si je n'avais pas ce courage. La dernière vérité d'un homme est bien celle que sa nudité et sa manière de prendre sa part de plaisir révèlent ! Elle est moins tentante pour moi, du reste, chez les êtres qui sont séparés de mon désir par l'amitié ou seulement de longues conversations. Je ne suis pudique qu'avec les gens que je connais. " (p 260). Sur ses débuts en littérature : "Le Livre parut à la veille des vacances. Le scandale qu'il provoqua vient de ce que l'auteur avait l'air de ne pas se douter qu'on pouvait avoir d'autres goûts que les siens, qu'ils lui paraissaient aussi naturels qu'à un esquimau de manger du phoque.  C'était le première fois aussi que les journalistes des hebdomadaires à sensation voyaient un écrivain qui aimait les hommes se livrer à eux en terrain découvert. Pendant trois mois, ils me considérèrent comme un éléphant blanc. Enfin, on en tenait un. "(p 308). Suit une ironique chronique des écrivains (dont Gide) qui ne sont  jamais assumés complètement en tant qu'homosexuels -voir à Gide-. La Mort enfin : "Il ne faut pas que l'Homme-Orchestre prolonge trop longtemps le pathétique. S'il ne meurt pas la semaine prochaine, je ne réponds plus de mon émotion. Ce qu'il y a de plus triste dans son cas et ce qui m'a toujours attaché le plus à lui, c'est que, moi seul, je trouve qu'il est irremplaçable. " (p 372). Et cette très belle image : "Je voudrais qu'il fasse un noeud à son suaire pour se rappeler certaines choses. Comme il me semble que j'aurais envie de le faire si j'allais mourir ! Par exemple, pour me souvenir dans une autre existence que j'aurai dû être danseuse et non écrivain : manie de la conscience à sauver, à porter au-dessus de soi dans le naufrage de tout. (p 373). Et puis, comme avant le Pacs,au début du sida,  qu'est l'aimé quand son amant est mourrant ? : " Nous avons l'air bizarres, insolites. "Que font ces gens qui n'ont rien de commun en apparence avec cet indigent ? " Si l'infirmière entrait et qu'elle me voyait tenant une paire de ciseaux ?  Mon chagrin est d'une espèce inconnue ici et ma parenté avec lui n'a pas encore de nom. J'ai dit tout à l'heure que j'étais son frère de lait, qu'il m'avait eu une conduite héroïque pendant la guerre, qu'il m'avait sauvé la vie. Il aurait été content de m'entendre. la pitié est trop faible et l'amour est scandaleux ! " (p 376). Paris : Gallimard coll banche, 1955, 388p, 140x205. (14 05 2003).

La Valse de Faust. Théâtre, chez Hébertot.

Le Dernier sabbat de Maurice Sachs. Paris : Le Sagittaire, 1979.

Voir aussi : PEYREFITTE, Roger. Peyrefitte démaquillé / Du Dognon.

Françoise d’Eaubonne, qui l’a bien connu,  a un souvenir ému de cet homosexuel dilettante excessivement drôle et touchant.

Nos livres en vente de cet auteur.

DON. Livres en vente.

DONNAY, Maurice. (1859-). Homme de théâtre hétéro, qui démarra au Chat Noir, je le mets ici pour son Mon Journal, 1919-1939. Non pas qu'il y ait beaucoup de faits lesbigais, mais ce membre de la grande famille des Daudet, Proust etc etc qui truste un peu la littérature de l'entre deux guerre -le fils de Léon Daudet est son petit cousin- est un témoin du temps et a fréquenté Hann, Gérard D'Houville, ..., et surtout Abel Herman, dont il suit la longue attente pour rentrer à L'Académie Française. Même si je pense que ce journal est expurgé notons cette farce très significative de l'époque souvent répétée : " 27 Mars 1932. Sur la route, nous croisons deux singuliers jeunes gens : tête nue, grosses culottes bouffantes, allure spéciale. Et Mme Grevel nous raconte que, hier, chez Mme P..., l'aubergiste, deux jeunes gens se sont présentés pour loger. Mme P..., très embarrassée, leur a dit : "Je ne sais pas si j'aurai des chambres; j'attends une dépêche que doivent m'envoyer des dames de Paris. -Bien ont dit les jeunes gens; nous allons faire un tour dans le pays. -Vous avez de drôles de clients, a dit alors à Mme P... Mme Grevel, qui assistait à la scène. -N'est-ce-pas? C'est ce que je me disais. Ils ont l'air pas ordinaire. -Vous pouvez le dire; il n'y a pas de doute, ce sont deux pédérastes. -Deux quoi ? -Deux pédérastes. -Qu'est-ce c'est que ça ? - Des hommes qui couchent ensemble. -Ah ! s'est écriée Mme P... Quelle chance ! Je n'ai qu'une chambre! " (p 235). C'est dans ces années que les gens ont l'impression de "voir" beaucoup d'homosexuels :  " Le vice grec est très répandu parmi les hommes; il y a bien plus de "ces messieurs" qu'avant guerre". 19 mars 1919. (p 16). " Nous attendons l'âme soeur; beaucoup de messieurs, aujourd'hui, attendent l'âme tante." 2 déc 1927." (p 190). "Aujourd'hui, La Fontaine écrirait : "Deux vrais amis vivaient au Monomotapette". 12 Oct 1932." (p 240). Paris: Arthème Fayard, 1953, 287p.

Nos livres en vente de cet auteur.

DONNER, Christophe. (1956- )

Petit Joseph. Fayard. M'En fous la mort. Mazarine. Giton. Le Seuil. Les Sentiment. Le Seuil.

L'Europe mordue par un chien. Génial petit récit du voyage du « train de la démocratie » organisé par l'UNEF-ID, pour l'amitié entre les étudiants français et roumains, au lendemain de leur libération. L’œil d'une folle sceptique, amusée ou énervée, sur le gauchisme de l'innocence et qui se reconnaît fille de son ancêtre brestois « méchant et avare, qu'il a du sang communiste » (p.188) face à la serveuse de l'est « en uniforme d'infirmière nazie (...) qui a des années de camp de concentration derrière elle, un regard de haine pour ce qu'elle fait, un dégoût pour les bêtes qu'elle doit nourrir » (p.203). Il laisse aux étudiants petits kouchneriens dans l'âme la puanteur des pieds sur terre : « si on commence à donner aux roumains ce qu'on a de mieux, on va se ruiner, c'est clair ». Référence de Lecture : Points, Seuil, 1992.

L'Esprit de vengeance. Christophe veut écrire l'histoire de son grand-père " C'était à Quimper. Ma mère nous avait parlé de cette ville où son père avait créé des réseaux de résistance, toute cette partie de la Bretagne avait été sous ses ordres "(p172). Il écrit cette histoire en Sicile, seul l'hiver, et celle-ci prend sa place dans le récit, avec en plus des souvenirs de sa jeunesse et son détachement si particulier face à l'horreur. " Les camps en tant que phénomènes historiques n'existeront bientôt plus. Ils vont entrer dans l'histoire de la littérature, seule histoire de l'homme qui vaille d'être préservée puisqu'elle englobe à elle seule toutes les histoires. L'histoire historique des camps ne produira et ne produit déjà plus chez les vivants d'aujourd'hui qu'une émotion strictement littéraire. J'en suis l'expression éclatante . Putain, si je pouvais être éclatant. "(p26).  Plus hard : "D'ailleurs je n'offre rien aux clodos, le triomphe de la paresse sur l'homme ne m'inspire aucune pitié, aucune charité "(p53) . Des mots durs que l'on retrouve souvent, stigmates d'une jeunesse ? "  Et comme on était plutôt du côté des gauchistes, on se faisait souvent alpaguer par les communistes, avec le service d'ordre des communistes et des ouvriers communistes, que j'ai toujours spécialement haïs avec leurs grosses gueules de vaches, leurs biscotos (...) (p255)". Un autre auteur apparaît dans ce roman : Hervé Guibert. " Baiser, coucher, faire l'amour avec Guibert, c'est une question qui m'est souvent venue à l'esprit mais qui n'est jamais descendue à l'endroit où il est tout de même nécessaire qu'elle descende : le sexe. Le cœur, avec Guibert, a toujours dominé le sexe. " (p41). Référence de lecture : Le livre de poche, 1993.

Les Maisons. Voilà, dans un grand shaker, je mets mes souvenirs d'enfance (ne pas rater la maison de campagne de mon père et les bougies de ma tante), mes voyages actuels, mes amours d'hier et de demain, je saupoudre de mon côté grande Dame : « Ma nature vénale qui depuis toujours me pousse irrésistiblement en direction du confort et de l'argent » (p.132), j'épice de ma haine du « pédé » : « Ils se laissent jeter et quand ils sont bien au fond, bien en bas de la gadoue, ils forment ce qu'on appelle ici « le gay people » » (p.116), j'agite, j'écris et je fais du Donner. « C'est comme ça que je fais mon beurre avec les cendres de mes amis les plus délicats » (p.80). A ne pas louper, même si la maison de l'amant américain ressemble beaucoup à celle de Maupin.  Référence de lecture : Grasset, 1993.

Mon Oncle. Grasset.

L'Edifice de la Rupture : récit. Cruel Donner qu'un metteur en scène met à l'épreuve sur un de ses textes, pour un spectacle de danse moderne. Mais Christophe a  horreur des pseudo-intellos soixante-dixards, et de la danse qui ne raconte rien ; "Malgré la délicatesse que je m'impose, à travers cette délicatesse, grâce à elle, je sais depuis le début qu'à un certain moment j'aurai envie de parler de ça : les danseurs préfèrent les garçons. (...). Il y a aussi cette blague de Coluche que je ne peux m'empêcher de dire : " - mon fils est danseur. - Ah  ben le mien aussi est pédé ". " (p32) Et puis traîne dans le récit le désir de Marco, baba hétéro "S'il est passif, je ne sais pas. Lascif, certainement, dans sa façon presque immobile de réveiller en nous le désir. Un jour je lui dirai je t'aime, et de cet exploit je sortirai étourdi, ne sachant plus si c'est vrai "(p60). Référence de lecture : Acte Sud, 1996.

Forme d'amour N° 3 ou 4. Grasset.  

Quand je suis devenu fou.   Donner, Dustan, si proches dans l'alphabet, si proches dans ce tourbillon de rencontres, de sexe. L'un ici si sage, l'autre si éblouissant de sexe. Donner amoureux entre deux avions d'un petit put' d'Amsterdam, entre deux rendez-vous ratés. « Chaque fois qu'un amant ne vient pas, on prend un coup de vieux » (p.23) ou « C'est de ne pas aller à un rendez-vous galant qui vous donne le teint frais ». La morale reste éternelle : c'est toujours plus beau quand on voit de loin! Référence de lecture : Fayard, 1997.

Le Voile, le visage, l’âme. Une petite histoire, entre une femme américaine défigurée, son mari noir, et une femme égyptienne violée et enterrée vivante par ses frères. Mais si la femme est défigurée, c’est aussi à cause de son frère, et parce que son mari est de couleur. Racisme et droit des femmes à travers les cultures et les pays. Roman Pocket, 2000. 

Contre l'imagination. Fayard.

Ma Vie tropicale. Je ne sais pas si c’est le fait d'avoir lu son dernier roman pendant les 10 heures de torture  du voyage en train Rennes - Toulouse, pour la réunion Interpride du 9 10 99, mais je l'ai trouvé beaucoup moins bon. Son séjour à  Mexico avec une digression sur un avocat mafieux fait un peu remplissage. Par contre, il reste magnifique quand il déteste les gens, et sublime quand il hait sa mère : " J'ai toujours été intransigeant sur ce point : si une mère n'accepte pas la vie de son fils, c'est qu'elle souhaite sa mort, il faut alors s'en détacher au plus vite avant qu'elle n'arrive à ses fins "(p223). Et puis toujours ces petites phrases décalées : "Dommage que Fernando soit hétéro, parce qu'il suce vraiment bien "(p116). "Fernando est bien le genre de type à sortir le fœtus de son bocal pour lui faire de petits bisous. En tous les cas, Emmanuel est bien le genre à imaginer ça, et moi je suis bien le genre de type à l'écrire, comme si l'écriture me préservait de tout scrupule "(p21). "Il m'a parlé de Céline, qu'il s'est mis à adorer, mais c'est comme s'il avait pris cet écrivain par un bout et moi par un autre, nous ne sommes pas attirés par les même choses, je trouve que tout ce qu'il dit est conventionnel. Et puis je finis par  comprendre qu'il essaie de me mettre en rivalité avec Céline, pour m'humilier, me faire mal avec mon enthousiasme "(p14).Référence de lecture: Grasset, 1999.

L'Empire de la morale. Grasset, 2001, 325p.

 

Ainsi va le jeune loup au sang. Bon, je n'ai pas accroché à celui-là, moi qui suit pourtant fan. Dans une maison familiale, préemptée par la mairie de Paris pour la rénovation du quartier Montparnasse, la joyeuse jeunesse de mai 68 résiste.  Mais c'est une  résistance de pique-assiette, voir d'escrocs, et le fils, dont l'architecte de la Tour est amoureux, devient junky et la mère  folle. On y parle beaucoup de Céline (p 256). " André Gide est un homme très fin et très précis sur lui-même, un aristocrate de la vérité, même quand il se masturbe, il le dit en cachette mais il le dit. C'est champion. " (p 68). Le style manque peut-être de méchanceté, comme dans cette belle page 149 sur la compassion : "Ils ont pitié de nous parce que Boris leur a dit qu'on était, ma mère et moi, la veuve et l'orphelin, mais il y a dans leur pitié ce qu'il y a toujours dans toutes les pitiés, sous quelque formes que ce soit : toujours la satisfaction intime d'avoir un petit avantage, toujours cette componction qui n'exprime rien d'autre que le triomphe ordinaire de la jalousie. " (p 149). Le viol en prison : " Et du coup, ce n'est plus aussi drôle, ils se terminent, je vais chier leur sperme sans attendre, ça ne leur plaît pas du tout, il n'y a plus de sang, leur queue est devenue trop petite pour me faire mal, je ne saigne plus, ni vaseline ni rien, à sec, économie de prière, ils n'auront bientôt plus aucune prise sur cette arrogance d'enculé, ça commence déjà à leur faire peur de ne plus bander pour ma beauté qui est maintenant au-dessus de leurs forces, mon trou du cul invincible, jusqu'au jour où ils jouent les blasés, voilà, ils retournent dans leur coin, préfèrent se branler en pensant aux femmes, en se secouant sur le matelas contre des images plus dociles. " (une phrase de la page 198). Donner écrit aussi sur Hervé Guibert, et l'admiration qu'en a son héros, qui le suit dans un sauna. (p 232 et suivantes). Paris : Grasset, 2003, 261p. (11 02 2004)   

Mes Débuts dans l’espionnage.   "Dure journée. J’avais tué un homme, j’avais couché avec un autre et, entre temps, mon père était mort" (p.91). Petit récit d’un voyage chez un grand-père suisse qui fait de l’espionnage. "J’ai compris aussi pourquoi j’avais tellement adoré ses récits de guerre, ses exploits contre les allemands, ceux qu’il allait tuer au coin des rues, ceux auxquels il échappait... En fait, tous ces récits préfiguraient la façon dont j’allais vivre, moi aussi : en faisant ces rencontres palpitantes, avec des types inconnus" (p.87). Référence de lecture : Fayard, 1996.

Mes Débuts dans les courses. Fayard.

Mes Débuts à la télé. Fayard.

 

Trois minute de soleil en plus. Gallimard. Le Chagrin d'un tigre. Gallimard. Jean et Pascal. Grasset. Le Fils de la sorcière et du loup. Grasset.

 

Récits pour la jeunesse : ( Chez A l'Ecole des Loisirs)

Le Secret d'Etat aux yeux verts. Je Mens je respire. Copain trop copain. Ma CoquilleLa Disparition d'une maîtresse.    

Les Lettres de mon petit frère. La Nouvelle voiture de papa. Mon dernier livre pour les enfants. African Prince. Le Cheval qui sourit. Emilio. Voilà comment j'ai fait fortune. Mon affreux papa. Trop copines.

Retour à l'Eden. Le Décalogue. Hachette jeunesse.

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DORAIS, Michel.

Sa prestation aux UEEH de 2001, simple et chaleureuse malgré la gravité du sujet (ah quand les profs français cesseront leur morgue !) a été vivement appréciée.

 

Mort ou fif ; La face cachée du suicide chez les garçon. (Fif = pédé en argot canadien). Je tais le nom du pré et postfaceur, vue son attitude ignoble lors de ces UEEH là !

Les Cowboys de la nuit, travailleurs du sexe en Amérique du Nord. Montblanc : H&O, 2003, 121p.

 

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DORSENNE, Jean. Noire Idole. Un livre qui fait le point en 1930 sur la bibliographie liée à l'opium, avec commentaires et extraits,  et que je mets ici car " Ainsi il ne serait pas un seul fumeur qui ne serait pédéraste, et toute femme s'adonnant à la drogue, ne tarderait pas à devenir lesbienne.... passe encore pour ces vices, aujourd'hui presque admis par la société; mais l'opium, au dire de certains, provoquerait des fantaisies érotiques dépassant toute imagination. " (p 73). L'auteur y répond ainsi :  "L'OPIUM ET L'AMITIE

   Est-il vrai que l'opium, comme le prétendent ses adversaires les plus résolus, favorise les inversions sexuelles ? A en croire certains auteurs, dont l'impartialité ne semble pas précisément la qualité dominante, la plupart des opiomanes seraient ou plutôt deviendraient homosexuels.

On site le cas de coloniaux, fonctionnaires ou colons d'Indochine ayant abandonné les congaïs pour les boys, et certains romanciers qui se sont fait de l'érotisme une spécialité, n'ont pas manqué de représenter leurs héroïnes les plus dépravées, lesbiennes pour la plupart, comme les habituées de la drogue funeste.

Il semble que l'exagération et la mauvaise foi de des prétendus psychologues soient manifestes.

Mais, comme dit le proverbe, il n'y a pas de fumée sans feu. Quel peut donc être, en l'occurrence, le feu producteur de cette malsaine fumée?

Il est certain que les véritables fumeurs n'aiment guère admettre des femmes près de leur plateau. mais ce n'est point par dégoût du beau sexe.

La fumée, quoi qu'en pensent certains esprits fantaisistes, est loin de servir d'excitant. La fumée ne prédispose point à l'amour, à l'amour charnel tout au moins.

De plus la drogue exige de ses adeptes le recueillement et le silence. Ce sont des qualités, en général, assez étrangères à la femme qui papote, s'agite, rit bruyamment, pousse des exclamations à tort et à travers, bref est ce que l'on appelle, un "fléau dans une fumerie" . (tien,  ça me rappelle certains dans les back-rooms, J. A.)

Par contre, s'il est agréable de fumer seul, il l'est encore plus de fumer à deux. L'opium fait s'évanouir les cloisons qui se dressent la plupart du temps entre les âmes et rend l'esprit singulièrement plus lucide qu'à l'état de veille.

Les idées surgissent plus abondantes, la mémoire fonctionne avec précision et rapidité, les facultés syllogistiques sont développées.
Le fumeur sent une griserie légère qui délie la langue de l'individu le moins enclin à la loquacité. La conversation devient un plaisir de choix et cela d'autant plus que l'interlocuteur, ayant lui aussi fumé, comprend à demi mot les paroles de son ami, saisit ses plus subtiles finesses, ses moindres intentions.

Le corps, on le sait, semble oublié, les membres ont une légèreté insoupçonnée, les préoccupations ordinaires de la vie quotidienne s'estompent. Les idées abstraites règnent seules en maîtresses. C'est un jeu pour les fumeurs d'agiter les problèmes d'esthétiques les plus difficiles, de jongler avec les arguments.

Comment, dans ce cas, les opiomanes n'aimeraient-ils pas se rencontrer de chaque côté l'un l'autre du plateau? La fumée agit un peu à la manière d'une sorte de franc-maçonnerie ; comme des initiés, les fumeurs se reconnaissent "sous l'oeil des barbares". Ils sympathisent et l'opium favorise indéniablement une camaraderie intellectuelle à laquelle l'habitude de séjourner de longues heures à côté l'un de l'autre, de respirer dans la même atmosphère donne une certaine nuance sentimentale.

De là à accuser les fumeurs de nourrir des goût anormaux il n'y a qu'un pas. Il serait injuste de le franchir. " (p87-90)

On trouve un avis tout à fait opposé dans pas mal de publications de l'époque, voir par exemple Marise Querlin.

Dans les extraits, on trouve Opium de Cocteau.

Paris : Vie d'aujourd'hui, Editions de la nouvelle revue critique, 1930, 286p.

DORVAL, Aurore. Cité comme auteuse de polars érotiques lesbiens, majeurs dans le livre de Anne et Marie Rambach, La Culture gaie et Lesbienne.  (p 397). (24 10 2004).

DOUBLE, Charles. Etat psychologique et mental d’un inverti parricide –1905-. Lille : Question de Genre, GKC N° 32, 1995.

DOUCEDE, Béatrice. Discours saphique. Modernes/Balland, 2001, 141p.

DOUCET, J. Pasteur. Photo ci-contre. Pour l’avoir bien connu lors des réunions des GLH de France où sa participation ne se passait pas sans problème, tant nous semblait loin sa démarche chrétienne mêlée de pédophiles et de transsexuelles qu’il recevait dans son église, j’avoue être resté septique. Son assassinat par les RG, sans que l’affaire n’ait connu une procédure digne de la justice reste une honte.

Petite anecdote sur ses pratiques : le Pasteur fricotait sur des pseudo documents vous permettant de ne pas faire votre service militaire : il vous faisait une lettre assez bien rédigée ma foi, où il disait que lui en tant que psy et pasteur ne vous sentait pas capable d’affronter un an de service militaire. Evidemment cette lettre avait un prix : 800 f à l’époque plus le passage dans l’officine de qq. psy de ses amis qui vous arnaquait aussi en liquide de qq. centaines de francs,  et en prime vous aviez le droit à qq. attouchements du pasteur. C’est comme ça que je n’ai pas fait mon service, mais j’en ai toujours éprouvé le sentiment de dégoût que devaient et doivent encore, dans beaucoup de pays,  éprouver les femmes quand elles sont obligées de passer par des avorteurs plus ou moins marrons. Les éditions « Lumière et Justice » semblent lui être liées.

/ sous la direction du Pasteur J. Doucet : La Question transexuelle. Lumière et justice. Couples homosexuels et lesbiens : juridique et quotidien. Lumière et Justice. La Pédophilie en question. Hugo Marsan  dans sa contribution y parle d’un « fragment d’un discours impossible ». Lumière et justice. Le Sadomasochisme en question. Paris: Lumière et Justice, 1989.

Mort d’un pasteur, l’affaire Doucé / Bernard Violet. Enquêtes, Fayard, 1994,302p.

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Douglas, Alfred. Oscar Wilde et moi. (Traduit de l'anglais par William Claude). Paris : Émile-Paul Frerès, 1917. Oscar Wilde et quelques autres. (Traduit de l'anglais par Arnold van Gennep). Paris : Gallimard, 1930. Poèmes. (Traduit de l'anglais par Francis d'Avilla). Paris : Messein, 1937. Poems-Poèmes. Paris : Mercure de France, 1896.

DOVER, K.J. L’Homosexualité grecque. Grenoble, la Pensée Sauvage, 1982.

DOWELL, Coleman. Blanc sur noir sur blanc. Climat, 1998.

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DREUILHE, Alain Emmanuel. Corps à corps.  Un journal du sida. NRF / Gallimard, 1987.

La Société invertie ou les gais de San Francisco. Paris : Flammarion-canada, 1979, 323p.

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DREVET, Patrick. Une Chambre dans les bois. Gallimard, 1989.          

DRIEU LA ROCHELLE, Pierre. (1893-1945).  Gilles. Paris : NRf coll blanche, 1939, édition intégrale avec préface de l’auteur en 1942, 504p, 140x205.

DROUIN, Henri. Conseils aux jeunes gens. Paris : Librairie Garnier frères, 1926, 185p.

DRUON, Maurice. (1918-). La Volupté d'être. Ce livre de jeunesse d'un hétéro devenu vite sénile doit être le livre de chevet de toute folle qui se respecte. C'est ce que je pensais quand j'étais un gouin celte hystérique, avec la Comtesse de Beurk, dont on voit ici la photo en (1982 ?) à Rennes (deuxième série des Ginette, ma revue de l'époque).

Rendez-vous aux enfers. Dans les années 30, deux enfants de famille, Jean Noël et Marie-Jeanne Schoudler se retrouvent seuls et ruinés dans la vie. Lord Basile Peemrose, anglais et homosexuel vient en aide au très beau Jean-Noël sans oser au début croire qu'il n'est pas non plus insensible à son charme, et Marie-Ange trouve le bonheur sexuel auprès d'un politicien pas très beau ; mais leur manque de communications aboutira au malheur. Ce n'est pas désagréable à lire, on y voit Lord Peemrose adorer déjà le Marais,  (p 152 à 185), il vit déjà en communauté avec deux autres homosexuels (les "3 abeilles"), il y a des voyages dans le midi où quand Jean-Noël succombe, Basile n'est pas capable de bander (p 195 à 218), avant Venise (p 245 à 289), où Basile meurt.

Le marais : "Ils semblaient si bien former un ménage, que même les prostituées avachies dans les encoignures de la rue Quinquampoix n'osaient s'adresser à eux.  Ils allaient le long des murs lépreux et des trottoirs jonchés d'ordures, ils aventuraient leurs semelles fines, leurs flanelles grises et les oeillets rouges de leurs boutonnières dans les cours où les appentis avaient poussé comme des verrues et qui empestaient le moisi, même au coeur de l'été." (p 153). Sur les trois abeilles : " Cette assemblée de seigneurs philosophes lui servit à comprendre qu'il y avait autant de degré divers de qualité dans les amours homosexuelles que dans les autres, et que la différence est moins dans le genre d'amour que l'on choisit que dans la manière dont on s'y conduit. " (p 178).Superbe petit passage  : "Peemrose de demandait s'il n'était pas possible de rêver une même qualité d'amour entre Jean-Noël et lui, un amour désincarné où les exaltations du ciel remplaceraient l'apaisement du corps. Il était prêt à transférer le Paradis, la Trinité, et tous les saints du calendrier sur le visage du jeune homme, et à prendre le pain que ses doigts auraient effleuré comme une eucharistie. Puis la pensée de Peemrose s'affolait. Il sentait qu'il était en train de tourner au sacrilège. Il se prenait à imaginer une maison où ils eussent vécu ensemble, Jean-Noël habillé en enfant de choeur et lui en nonne, dans une adoration fervente.... Ah le drame d'être né d'une famille catholique dans un pays puritain; et d'avoir eu la foi. "(p209). Paris : Le livre de poche, 1967, 440p. (13 02 03)

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DUAL, Sandra. Rencontre du troisième sexe. Par la présidente de l’association  d’Aide aux Transsexuels. Toulon : Gérard Blanc, 1999, 239p.

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Dubarry, Armand. le Fétichiste. Paris : Chamuel & Cie., 1896. Les Invertis : Le vice allemand. Paris : Chamuel & Cie., 1896.

Dubly, Henri-Louis. Sculpter sa statue. Paris : Oliven, 1956.

Dubois-Desaulle, Gaston. Les Infâmes : prêtres et moines non conformistes en amour. Paris : Editions de la Raison, 1902.

Dubois-La Chartre, André. Roland : récit. Paris : Gallimard, 1952.

Dubu, Marc. Gilles de Rays Magicien et Sodomiste. Paris : Les Presses de la Cité, 1945.

DUEDAL, Jean-François. Arrêtons la tyranie de nos idées, l’homosexualité est normale. Paris : 1982.

DUFFY, Clinton-HIRSFBERG, Al. Le Sexe et le crime. L'ancien directeur de la prison de San Quentin (Californie) expose, dans un style très 60, sa conception du crime : tout acte délictueux est lié au refoulement sexuel. L'homosexualité y a une grande part et donne un aperçu du discours d'une homophobie larvée bien que compatissante : « on ne peut pas guérir tous les homosexuels, mais on peut en aider beaucoup » (p.49). De grands clichés types où le français est lié aux délits homosexuels (p.120) qui rappellent le chemin parcouru depuis la libération des mœurs... Surtout que je ne suis pas sûr que ce livre n'ait pas semblé très progressiste à sa sortie. Buchet/Chastel, 1967.

DUFFY, Léa. Féminin, féminin. Document Fixot, 1996. ( L’exemplaire que j’ai eu entre les mains était dédicacé à B. S.... : « Parce que nous nous croisions souvent dans les couloirs de TF1 et sur le plateau du journal, puisque j’y suis éclairagiste. Nous avons eu l’occasion de nous parler plusieurs fois, et j’ai toujours regretté que nos conversations soient « toujours » et seulement basées sur les lumières du plateau et votre maquillage. En espérant vous revoir très bientôt, très amicalement, Léa. 22/08/96 ». (Je tais les n° de téléphone...)).

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DUFFY, Stella. Chair fraîche. Un roman sur l'homoparentalité. Serpent noir, 2002, 319p. Elle écrit autrement beaucoup de polars lesbiens

Les Effeuilleuses. Superbe petit polar lesbien comme j'aime les polars : plusieurs histoires commencent et petit à petit se rejoignent dans la solution du meurtre. Le tout à Londres et New York, des jolies filles et d'autres plus classiques, le frottement aussi au monde juif, le tout avec beaucoup d'humour, exemples de chutes que j'adore  : "Je cois que si Dolorès était furax à ce point, ce n'était pas parce que je quittais ce terrier de lapines co-dépendantes qu'était notre "maisonnée communautaire", mais parce que j'emménageais avec une autre Juive. Elle avait toujours trouvé agréable, et rassurant, de croire que ça n'avait jamais marché entre nous à cause de quelque indécrottable antisémitisme courant dans mes veines catholiques. (...) Elle pouvait faire comme si l'échec de notre relation n'était pas imputable à sa folie à elle. Et à sa manie de ne jamais faire la vaisselle. " (p 62). Sur les affabulations de sa compagne : "Par pure bonne foi, je la regardai changer l'eau en vin. C'était mettre tous mes oeufs dans le même panier et le lui tendre. Elle rate toujours les omelettes." (p 127). "On partit faire des courses ensemble. Comme n'importe quel couple heureux, à bader dans les rayons de Sainsburys. A chercher d'autres couples homos -faciles à repérer, les mains se touchent à peine tandis qu'ils dirigent les Caddie ensemble. Les lesbiennes allaient surtout vers les légumes secs et les céréales, s'éloignant autant que possible de la viande fraîche, les gays recherchant la cuisine minceur. C'est tomber dans le stéréotype, je sais, mais je n'y peux rien si mon supermarché du coin n'attire que les familles les plus conformistes. " (p 215). Serpent Noir, 1999, 271p. (23 09 2003).

Beneath the blonde. La détective privée se remet de ses brûlures et suit un groupe à la Garbage qui vit en vase clos autour d'une chanteuse et de son mec, ( qui ne l'a pas toujours été, devinez quoi !). A coup de roses jaunes, les menaces se rapprochent, et tout vole en éclat dans les sexes, la musique et les paysages de Nouvelle Zélande. Y 'a que Dan, le pédé de la bande qui s'en sort ! Un bon polar, sans extraits à sortir. J'ai lu, 2002, 313p. (12 04 2005)

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DUFFY, Clinton T. et AL.  HUIRSHBERG. Le Sexe et le crime. Bûchet/Chatel, 1967.

DUFLOT, Jean. Entretiens avec Pasolini. Paris : Belfond, 1970.

DUGAS, Ludovic. L'Amitié antique d'après les mœurs populaires et les théories des philosophes. Paris : Félix Alcan, 1894.

DULAC, Germaine. Ecrits sur le cinéma. 1919-1937. Paris : Expérimental, 1994.

DULLAK, Sylviane. Je serai elle. La vie d'une transsexuelle. Ed. France-Loisirs, 1984.  

Nos livres en vente de cet auteur.   

Dumas, Alexandre. Henri III et sa cour : drame historique en cinq actes et en prose. Paris : Imprimerie normale de Jules Didot l'aîné, 1829.

DUMAS, Cécile. Taille unique. Lesbien. KTM éditions, 2001, 203p.

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DUMAS, Didier. La Sexualité masculine. Livre de poche, 1993.

DUMéZIL, Georges. (1898-1986). Entretiens avec Didier Eribon. Paris : NRF première édition 1986, 224p sous couv ill, 108x178.Gallimard, Folio, 1987. Loki. Paris : Maisonneuve, 1948.

Dumur, Louis. Nach Paris !. Paris : Payot, 1919.

Duplay, Maurice. Adonis-bar. Paris : Albin Michel, 1928. Héliogabale Orgies romaines. Paris : Éditions de France, 1935. Mon ami Marcel Proust ; Souvenirs intimes. Paris : NRF coll Cahier Marcel Proust N° 5, 1972, 144p, 140x205.

DUPPONT, Irma. Le Cheroub. Paris : Julliard, 1962.           

DUQUENELLE, Bertrand. L’AZTèque. Mort du sida en 1991, il raconte ici la mort de son ami et l’évolution de sa maladie. Hélas, un récit classique de cette période, mais la « trouvaille » preneur d’AZT = Aztèque est originale. « La nouvelle s’est répandue. Les amis se volatilisent, les amants se terrent. Le pavé est tombé dans la mare comme un petit caillou, plouf. Tous ces gens pleins d’esprit, vivants, chaleureux sont portés par l’onde centrifuge. Le cercle se dissout sans remous, sauf un malaise général lors d’un dîner. »(p23). « Je vois une photo de lui criant, maquillé, travesti, superbe, au milieu des gazolines quand ils allaient dans les manifs en talons aiguilles et sautoirs de perles narguer les CRS. Au temps du FHAR et des come-out flamboyants, il vivait en bande rue de La Grange-aux-Belles. » (p43). « 24 octobre 87. Aztèque ! Je suis un autre homme. Un homme d’une nouvelle peuplade. Combien sommes-nous ainsi ? Une centaine sur Paris peut-être. Par la grâce d’une gélule blanche ceinte d’un mince filet bleu, l’AZT, je suis en quelque sorte un aztèque, un aztèque initié à un rite terrible et secret : avaler une gélule toutes les quatre heures avec un grand verre d’eau, sous peine de mort prochaine. » (p 74). Belfond, 1993.

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DURAN COHEN, Ilan. Chronique alicienne. Actes Sud, 1997. Le Fils de la sardine. C'est un roman très "exotique", non pas qu'il se passe dans des îles lointaines, mais dans un milieux que pour ma part je connais peu : la culture juive. Hélène, la narratrice, est épileuse dans un modeste institut parisien, et a pour client, à cause de sa spécialité, -épiler aussi l'anus-, une vieille folle au physique tant remodelé qu'il en est hallucinant, Mr Blumenfeld. Il est très amoureux de Simon, qui  vient de fuguer. Hélène s'installe chez lui, et tombe amoureuse d'un autre co-locataire, juif lui aussi, Schlomo, complètement perdu dans sa religion juive. Elle en tombe amoureux, et mène l'enquête pour retrouver Simon, chez ses mères, en Bretagne, (Douarnenez), en Russie... C'est très surprenant et très attachant. "Simon ressemble à sa mère, version girafe au sourire ahuri. C'est le sourire de celui que la vie épate. Qui ne se rassasie jamais des éclats et des fracas du quotidien. Pour ceux qui le connaissent, l'asperge est une protection permanente contre la routine, un paratonnerre qui canalise l'ennui. Il est beau (M. Blumenfeld est terrorisé par la laideur), ses yeux très noirs sont hérités d'un père juif à ascendance marocaine et bulgare. La mère de Simon est bretonne, pure souche. Son père possédait une conserverie de sardines dont elle a hérité puis fait mourir de sa belle mort." (p 63). Douarnenez : "Ils aimaient la Bretagne, l'océan, les vues pour cartes postales ringardes, les souvenirs, les découvertes, les dîners avec les cousins qui travaillent à l'usine de Quimper. Ils aimaient se balader le soir à Port-Rhu, prendre une bière en admirant le bateau-phare. Ils se sentaient sereins, comme s'ils étaient chez eux. Nulle part ils se sentiraient aussi bien, c'était logique. C'était accablant de logique. Renée avait appris à accepter cette ville, sa ville, sans arbre, aux maisons grises, aux rues qui montent, qui descendent, qui fatiguent les grand-mères et les vieilles voitures. M. Blumenfeld trouvait qu'il pleuvait trop en Bretagne, quelle idée, le trou du cul du monde. La semaine qu'il avait passée avec la belle-famille avait été un supplice, il fallait marcher partout, même jusqu'à la plage de Tréboul. Les crêpes, il en avait par-dessus la poêle, vivement Paris. " (p 141). Acte Sud, 1999, 181p. (28 07 2003).

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DURANDEAUX,  Jacques. Du Renoncement homosexuel. Un bouquin très rigolo fait par un analyste freudien, qui prévient tout de suite que l’homosexualité ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, et qu’en aucun cas elle est une pathologie à soigner. Ses confrères auraient tendance à ne voir qu’elle, alors qu’elle cache des pathologies (c’est un médecin analyste, je le rappelle) communes à tous les hommes. Et toute la première partie de ce bouquin est un essai qui se demande pourquoi la société a « renoncé » à l’homosexualité : «  le cortège des mauvaises questions : pourquoi y a t-il de l’homosexualité ? Comment devient-on homosexuel ? Que faire de l’homosexualité dans la vie sociale, dans l’éducation ? Comment « guérir » l’homosexualité ? etc. Mais la question est : pourquoi disons-nous qu’il y a un problème éthique de l’homosexualité ? Ou, plus brièvement, pourquoi disons-nous qu’il y a un problème de l’homosexualité ? (…) Freud apporte ici une raison claire : parce que toute vie sociale ne se fonde que sur le renoncement des hommes à l’homosexualité » (p 123). « La vie sociale est quelque peu contraignante sur cette exigence de renoncement homosexuel masculin. Gain ou perte ? La question n’est pas d’abord là : il s’agit du tribut de l’hédonisme à la vie commune, et de savoir comment une société « se débrouille » de ceux qui, en elle, ne se sont pas imposés ces renoncements que la majorité accepte. Cela revient à se demander ce qu’une société fait de ses minorités, et c’est notamment par cela que toute société se caractérise. » (p14). « Les homosexuels rappellent, si besoin est, que la sexualité ne se définit pas par le choix d’objet. Mais ce rappel vivant et provocant a l’air d’inquiéter la plupart des gens, ce qui leur donne prétexte à sourire ou à se moquer, au mieux à réprimer, à condamner, ou pire. Et lorsqu’il y a tolérance, elle se pare volontiers du masque de l’indifférence. Cette esquive polie ne dit-elle pas un embarras ? »  (p 116). « Les homosexuels éjectent les autres hors de ces évidences faciles dont tout le monde se contenterait sans eux » (p 129). Avec des exemples souvent littéraires ( Genet, Proust, Hocquenghem, Barthes, Capote…) il va essayer de chercher quelle est cette place que l’homosexualité prend, et quand elle peut être pathologique pour le patient. (comme pour l’hétéro). « Si l’homosexualité n’est pas nécessairement perverse (sens freudien, n’oubliez pas, NDM !) par essence, elle est sans doute pervertissante : la « vie » homosexuelle, dans son aspect social, inscrit sa pratique dans le registre de la perversion, et cela n’est certainement pas sans effet. Un certain jeu devient la condition rituelle de cette existence, et le rite devient constituant de la jouissance. » (p 94). Par contre il n’a pas la vision de la libération qui aura lieu plus tard (l’année d’édition est de 1977), et ses discours sur la militance ou sur le couple  sont caducs : « Mais la revendication de reconnaissance sociale est un des pièges où peut venir s’écraser la demande homosexuelle. Les homosexuels sont souvent combatifs et militants, mais ne se battent pas toujours pour ce qu’ils croient ou ce qu’ils disent. Ils ne visent pas autant qu’ils le prétendent l’abolition d’une démarcation (dans la mesure où ils sont colonisés par les pervers). Ils ne veulent pas l’abolition d’une ségrégation, car les pervers en ont besoin. » (p 106). Il y a qq pages sur les folles, p110 et suivantes. Définition du pervers (qui vient consulter, rappelons-le : « Le pervers est quelqu’un qui s’est rabattu sur la jouissance comme sur un moyen désespéré, une « solution » hors de laquelle ce ne peut être que folie ou mort. La vérité du pervers est toujours déchirée et déchirante. La « cure » du pervers peut donc l’amener à revenir (ou à venir) aux demandes auxquelles il ne songe pas (ou plus), c’est à dire à se nécroser : au lieu de ne vivre que pour assurer sa jouissance, il peut entrer dans le monde du désir de l’autre. » (p 115). « La perversion n’est pas le mal auquel c’est si pratique de la réduire (et pourquoi d’ailleurs ? ). Rien n’assigne à l’analyse de faire disparaître la perversion : sa seule fonction est l’analyse des pervers, et la seule question pourrait être : que devient un pervers analysé ? » (p 117). « Les pulsions homosexuelles ne peuvent pas être l’objet d’un renoncement chez le pervers, alors qu’elles peuvent faire l’objet d’un renoncement chez tout autre que le pervers. Et c’est pour cela aussi que l’opinion commune associe spontanément homosexualité et perversion. » (p 117).

Dans la seconde partie,  La conquête du feu, à partir d’un article de Freud écrit en 1931, il va essayer de remonter aux racines du renoncement à l’homosexualité, et là c’est vraiment pompon : « Freud : Je pense que mon hypothèse – à savoir que pour maîtriser le feu, les hommes ont eu à renoncer au désir homosexuel d’éteindre les cendres en urinant dessus- peut être confirmée par une interprétation du mythe grec de Prométhée. » (p 137). Alors, en gros, Prométhée a volé le feu aux dieux : le feu, la flamme est un symbole du pénis (attesté par le mythe du Phénix, turgescent tous les matins, après son passage dans le feu ?), il l’a volé dans un tube mais par inversion freudienne ce n’est pas le feu qu’il a volé mais l’eau pour l’éteindre, donc le tube est son pénis : donc il renonce aux dieux –à l’homosexualité- en maîtrisant le feu. (ou en pissant dessus). Et depuis ce renoncement, ses passions homosexuelles le torturent (l’aigle vient manger le foie, siège antique des passions) ; bon, bon, moi j’aime bien ce genre d’explication, qu’il renforce d’ailleurs du mythe de l’Hydre, -comparée aux flammes sans cesse renaissantes- tuée elle aussi, par inversion encore, par l’eau. La troisième partie, qui ne nous concerne plus en tant qu’homosexuels, est consacrée au charme et au désir. « Sommes-nous donc tous complices pour créer les conditions du désir ? serions-nous les fabricants clandestins de l’interdit nécessaire au cheminement du désir ? tous les soupçons sont possibles. Dieu d’abord, soupçonné d’être l’invention symbolique qui soutient le désir. Nous ensuite, soupçonnés de dire l’interdit, et d’assurer ainsi au désir l’éternité illusoire d’une répétition fantasmatique. Tout ne serait-il pas « monté » pour sauver, coûte que coûte, le désir de son propre anéantissement ? » (p 167). « On exorcise le désir coupable en inventant des êtres qui en sont exempts – des victimes innocentes par exemple- et l’ordre des choses se trouve assuré. Et dans ce scénario, chacun se bat à propos d’un désir dont on ne sait d’où il vient, ni où il mène, ni les masques successifs ». (p 238). Stock/ Monde ouvert, 1977.

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DURAS, Claire (Duchesse de). Cette brestoise, fille d’un noble révolutionnaire et épouse d’Amédée Bretagne Malo Durfort de Duras, ne peut pas être absente de ce catalogue puisqu’elle fait partie de la vie d’Astolphe de Custine, célèbre homosexuel des années 1820, dont elle décrira la vie dans Olivier. Celui-ci, fils de la maîtresse de Chateaubriand, faillit même devenir, par convenance, son époux. Et elle-même aida beaucoup, à ses débuts, son célèbre beau-père. Ses écrits, féministes ou antiracistes sont toujours lisibles. Edouard.

Ourika / édition féministe de Claudine Herrmann   Les malheurs existentiels d’une esclave noire adorée dans la cour d’une duchesse, qui s’aperçoit, à l’adolescence, du malheur d’être différente. (1ère édition en 1823). Ed. des Femmes, 1979.

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DURAS, Marguerite (1914, Gia-Dinh,-1996). Devait-on mettre Marguerite ici ? Bonne question pour cette égérie du monde gay qui m'a donné la soif du Campari orange dans les  Les Petits chevaux de Tarquinia , 1953. Et le souvenir  de festivals de cinéma dans la fin des années 70 bien ennuyeux....

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La vie tranquille.  Je lis peu de Duras que j'adore pour me garder des découvertes jusqu'à ma mort... Avec celui-ci je suis resté ébloui quelques jours. C'est fabuleusement Soleil, aussi merveilleux qu'un tableau de Segonzac ! Ah... quelle musique !. Gallimard poche, 1982. (28 10 2005)

L'Amant.   Voir aussi, dans ce catalogue, à ANDREA, Yann qui est ici l'amant. Ed. de Minuit, 1984.

Le Marin de Gibraltar. Roman très typé 50, - le rôle de la femme, les objets, le mode de vie, etc-, une femme à la recherche d'un ancien amour, type grand cinéma hollywoodien de l'époque et un fonctionnaire ridicule qui se sublime. " C'était une chose que j'eusse aimé dire, de très peu d'importance, certes, mais de laquelle je trouvais difficile, tout à coup, de me passer. je découvris donc cela, mais qui cette fois ne concernait que moi -on découvre ce qu'on peut, à l'âge qu'on peut et à l'occasion qu'on peut - qu'il n'y avait pas de raisons pour que le monde ignorât plus longtemps encore que j'avais connu cet ange, étant enfant, en Bretagne, et non plus de raisons pour que je le tus davantage. Il fallait que cette chose soit dite. Sa formulation frémissait en moi avec l'indécence du bonheur. J'étais très étonné." p 39 éd NRF 1952 (rééd1966) (04.08.2011) Malgré cet extrait, ce n'est pas encore le Duras "fini" qui me fait tant vibrer !

Nouvelles :  Des journées entières dans les arbres. 1954.

Théâtre : Les viaducs de Seine-et-Oise. 1960. Le Shaga. 1968.

Cinéma :  Hiroshima mon amour. 1959. Un barrage contre le pacifique. 1958. Jaune le soleil. 1972.

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DUREUIL, Valérie (1970-). Folles Avoines.
Voici le communiqué de l'éditeur. « Ce fut elle qui me retrouva, elle qui remit notre histoire au goût du jour. Elle ne se livra pas à des investigations de longue haleine, nous habitions la même ville. La cité autorise l¹anonymat, la fusion dans la masse et la confusion des esprits. Pas de coup de téléphone parce que, comme moi, elle avait imaginé nos voix : hésitantes au lieu d¹être posées, superposées alors qu¹elles se voulaient distinctes. »L
¹héroïne va apprendre à choisir sa vie, choisir entre les liens qui unissent et ceux qui détruisent, entre son amour pour Natacha et l¹amitié envahissante et possessive de Tess. Histoire de trois femmes, triangle relationnel infernal, entre trois vies qui se croisent et s¹entrecroisent et tentent de se construire, avec bonheur et malheur. Valérie Dureuil est tombée de la lune en l¹an de grâce 1970, dans un hôpital bruxellois. Après des études obligatoires qui ne lui apprirent qu¹à tenir un stylo sans faire de taches d¹encre, elle ne décolle plus de la feuille de papier. D¹apprentissages en expériences, elle trouve un équilibre entre son métier d¹assistante sociale et l¹écriture. Le mot de l¹auteure :« Une nuit, j'ai fait un rêve. Un rêve étrange et effrayant qui me laissa moite d'angoisse au lever du jour. Si Tess, Natacha et la femme perdue entre les deux existent, c'est uniquement parce que ce rêve a eu lieu. Dans nos vie de course effrénée au bonheur, au plaisir et à la plénitude, qui peut prétendre différencier l'amour de l'amitié ?Les domaines affectifs sont-ils si bien délimités qu'aucun glissement silencieux ne peut se produire? Le destin est-il rigoureux au point d'orchestrer certaines rencontres brutales alors que nous les fuyons éperdument ? La vie est-elle un chassé-croisé dont les règles changent à chaque lancer de dés? Ce sont toutes ces questions qui m'ont obsédée pendant l'écriture de ce premier roman.Oh, j'oubliais presque de préciser que c'est une histoire de femmes. Un triangle dont la base et les côtés sont tissés avec des fils d'amitié et d'amour. Et vous savez aussi bien que moi que l'amour et l'amitié sont universels, alors. »
Paris : Éditions de La Cerisaie, Décembre 2002. ed.delacerisaie@wanadoo.fr

Duroc, Pierre. Homosexuels et Lesbiennes  illustres Dictionnaire anecdotique. Bruxelles : Les auteurs réunis, 1983.

DUSTAN, Guillaume.

Dans ma chambre. POL, 1996.

Plus fort que moi.   C'est Patrick C. qui m'a fait découvrir cet auteur que j'adore. Un style fortement pluggé, une valse dans la vie pédé parisienne qui me rappelle beaucoup de souvenirs. Un catalogue à mettre entre toutes les mains, et plus. POL, 1998.

Ce chantre de la baise sans capote soulève de nombreuses polémiques. Editeur chez Balland de nombreux auteurs gays, sous le couvert du « Rayon », ex « Rayon Gay », il est certainement la personnalité gaie de ce début de siècle. Ouvrages en vente à la Bernique, ainsi que de nombreux auteurs du « Rayon ».

Nicolas Pages. Paris : le Rayon / Balland.               Dédicace « Pour Thierry Ardisson, coucou ! » ►

Génie Divin. Paris : Le Rayon / Balland. LXiR. Le rayon / Balland, 2002, 174p.

 

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DUTERTRE, P. (1960-)

Petit dictionnaire des idées reçues, lieux communs et autres fantasmes relatifs à l'homosexualité. Paris : Edition Duduche, 1998.

DUTEURTRE, Benoît. Gaieté parisienne. Peu d’intérêts dans ce roman à l’écriture nian-niante de droite. La pauvre fille n’arrive pas à tomber amoureux ni vraiment à baiser. Un résumé de toute cette philosophie « placard » des pseudo-intello-parisiens. Même l’arrivée d’un superbe étudiant en économie, aussi chiant qu’un compte en bourse, ne le ravive pas. « Nicolas n’a d’yeux, généralement, que pour les passants mâles, jeunes et beaux. Depuis longtemps il montre une certaine paresse dans la conquête du sexe opposé, mais déchiffre inlassablement les images de la virilité naissance. » (p20) « Une certaine complication veut toutefois que cette curiosité, développée par Nicolas au fils des ans, s’applique exclusivement aux jeunes mâles normaux. Il se désintéresse de la femme, mais ne s’intéresse guère au gay. Son goût concerne principalement les apprentis coureurs de filles, futurs pères de famille et, plus communément, des garçons dépourvus des signes extérieurs qu’il associe à l’homosexualité. » (p21). C’est tout dire du style. Reste un intérêt pour l’époque : les années Girard et la fête d’avant les morts-sida : « Le night-club à la mode, cet été-là, se nommait le Boy. Nicolas s’y rendit en compagnie de James, au début du mois de juillet. Un taxi les déposa devant l’entrée. Noctambule notoire, en compagnie duquel Nicolas appréciait d’être partout reçu avec respect, James discuta un moment avec le patron, tandis que le journaliste descendait les marches vers les bas-fonds bruyants. Il avait revêtu un tee-shirt qui flottait autour de sa taille et le confortait dans une illusion d’adolescence. Au pied de l’escalier, le vestiaire était tenu par deux garçons de vingt ans, cheveux rasés, torses fluets dans leurs tricots de peau à grosses mailles. »(p51). Références de lecture : Folio, 1998.

Les vaches. Les malentendus.

Il y a aujourd'hui 2 Juin 2004 un grand article de B D sur le mariage lesbigay. (mot de moi car cela m'étonnerai qu'il pense même aux lesbiennes). Comme cela m'a énervé, voici ma petite réponse.

Au nom de ce tiers qui est ma moitié, qui est mon tout.

(Quelques réflexions sur l’article de Benoît Duteurtre sur le mariage lesbigay) 

Je vis en couple depuis 29 ans et je ne songe ni à me pacser ni à me marier. Mais tous ces homosexuels nouvellement « auto-outés » qui se mettent à parler en mon nom (en tant que gay) sur tous les médias m’hérissent les poils.  Benoît Dutertre rejoint le clan des Sevran, des Dave qui déblatèrent à longueurs d’ondes sur les militants qui seraient des hystériques d’un combat homosexuel devenu anachronique, qu’il s’agisse des Prides ou du mariage homo. Si ils avaient au moins participer à ce combat dans les années difficiles de 70 à 90 -et eux pouvaient se le permettre- je comprendrais qu’on les interroge.  Mais ces gens ne sont que des vieux réacs qui profitent de leur milieu social et de l’ordre établit pour jouir sans aucun souci des autres. Que de mépris dans les propos de B D pour ceux qui voudraient se faire une preuve d’amour, acheter une maison, élever leurs enfants ensemble, être reconnus par la famille, la sienne ou celle de l’autre, rapprocher leurs emplois etc. etc. etc.… C’est ce à quoi l’on aspire   quand on se marie, et pas à caracoler à Montmartre dans un carrosse comme Thierry Le Luron et Coluche !

D’un intello on pourrait attendre un débat : le mariage homosexuel est un vieil espoir, et même le très conservateur André Baudry, fondateur d’Arcadie écrit en 1973 que la vraie reconnaissance ne viendra qu’avec le mariage.  

Mais B. Duteurtre –et vos amis- vous faîtes partie des ces « folles antiquaires » (une image d'époque,  je suis pour le transgenre et les antiquaires) de ma jeunesse qui à chacune de nos protestions contre l’homophobie des années 80 nous injuriaient.  Ils avaient peur que la « libération » vide les pissotières. Ils avaient raison, mais j’aime aussi que les lesbiennes et les homos remplissent les salles de mariages.

Au non de ce tiers qui est ma moitié, qui est mon tout, messieurs et mesdames des médias, arrêtez je vous en prie de croire que Sevran, Dave et Duteurtre représentent les homosexuels Merci. Jacques Ars, 2 6 2004

 

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DUTOURD, Jean. Excusez-moi de n’en mettre qu’un minimum. A ben, c’est déjà fini !

 

Duthuit, Georges. Le Rose et le noir; de Walter Pater à Oscar Wilde. Paris : La Renaissance du livre, 19?? (s.d.).

DUVAL, Jacques. Traité des hermaphrodites. Paris : Alcide Bonneau, 1880.

DUVE, Pascal de (1964, Anvers-1993, Paris). Cargo vie. Très malade du sida, l'auteur fait une croisière transatlantique. Le livre est un journal de bord émaillé d'italiques diablement beaux. Par exemple, « J'appris que j'étais sidérable, j'étais sidéré ». En vente à la Bernique ainsi qu’Izo, son premier roman que j’ai trouvé pour ma part assez enfantin. Une sorte d’extraterrestre tombe dans un parc parisien. Il s’attache à un ami et découvre le monde. D’une intelligence hors pair, il fait le tour des connaissances à la façon d’un schizo… Bof, ce catalogue n’a pas trop grand intérêt…

Pascal de Duve, lettres à un ami disparu / Michel Robert ; préface d’Amélie Nothomb. Un livre un peu inutile, du point de vue lecteur. Une façon de laisser quelques souvenirs sur le compte du mort. « Un homme s’est fait renverser par un tram à la côte belge. Je me suis toujours méfié de ce genre de transport en commun. Toi, pascal, c’est le métro qui t’émerveillait ! »( p 78), c’est dire le style !. Enfin puisque que l’on apprend que Cargo vie est étudié dans les écoles belges, tant mieux !. «  Pascal avait le sida, il en est mort. Ce n’était pas le thème unique de son œuvre naissante, c’était un point de vue d’où il observait la vie. » (p 42). Tournai, la renaissance du livre, 2001, 103p. La tête de Pascal sur la photo de couverture me dit qqchose…

« Nous avons commencé à découvrir les « folles à problèmes », ceux qui viennent dans une association uniquement dans le but de mettre du bazar ou ceux qui trouvent un malin plaisir à déballer leurs crises existentielles devant un auditoire patient, tolérant, indécrottablement politiquement correct. Je me rappelle, par exemple, qu’une de ces premières personnes était Pascal de Duve, mort depuis du sida, qui a écrit le roman Cargo Vie. Pascal était brillant, parlait au moins sept langues, c’était un des premiers intellectuels à rejoindre Act up. Mais il était aussi insupportable, un vrai enculeur de mouches. On peut facilement lui attribuer nos premières engueulades. » Extrait de Act Up, une histoire par Didier Lestrade, p61.

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DUVERT, Tony. Nombreux ouvrages à vendre dans la Bouquinerie

Récidive : Les fugues à travers la campagne d’un adolescent. « La solitude fait mal au corps : elle a ses instants de douleur physique, où elle est un désir qui ne trouve pas où s’assouvir et promène son croc un peu partout dans votre chair ; les vieilles filles et les jeunes garçons savent ce que je veux dire. Une douleur qui s’étale sur la peau, assèche les mains, durcit les os, vide sa poitrine et la laisse serrée à l’étau. Elle écartèle les épaules, brusque et tenaille la nuque, alourdit les fesses et les contracte, affaiblit les jambes comme d’un convalescent qui se lève, fiévreux encore, pour aller pisser. C’est le mal ridicule. » (p 21). « Il se cachera en forêt, aucune autre solution, il deviendra sauvage entre tous les sauvages, il se frottera le ventre aux troncs d’arbre quand il voudra jouir et se masturbera l’anus avec son couteau, il aura un couteau, il y aura du sang plein les feuilles, il y jutera et il sucera ses ongles qu’il se sera enfoncés dans le sang, il fera par terre des petites crottes sèches sans même se poser, et quand il sera bien sale et loqueteux et affamé et couvert de cicatrices il rencontrera une vieille salope qu’il baisera et qui fera de lui le roi du crime, un polisson enculeur de chiens, et il ira dévaliser le beau brun chez lui dans le salon bourgeois et il lui volera ses mouchoirs ses slips et son stylo à plume, mais ça ne peut plus durer, il s’est creusé des cavernes de honte et de là il regarde très loin, en plein soleil, parce qu’il voudrait jouer au football dans la cour avec le grand et se faire caresser entre les jambes pendant les études en prenant des airs de veau que l’on va châtrer, il serait le plus malin, le plus goulu quand on ferait l’amour chaque jeudi après-midi ou environ. »(p53). « Je pourrai créer à mon usage un harem d’enfants, d’adolescents et de jeunes hommes, j’y vieillirai, empâté et rougeaud, et j’aurai embrassé tant de lèvres, forcé tant de culs, reçu tant de foutre, que je deviendrai un énorme bouddha de suif dont il faudra soulever le ventre pour dénicher, dessous, la queue fripée. Enfin, n’ayant vu aucun enfant que je n’aie pollué, aucun mâle dont je n’aie guidé le membre dans mes profonds replis, je mourrai –et de tout ce sperme pourrissant jailliront sur ma tombe des grands lys où les morpions viendront nicher. » (p120). Tiens le jour de ma mort je devrais faire lire ça à mes neveux à la place des Evangiles de St Truc.  Editions de Minuits, 1978. Ière édition en 1967, puis 1976.

Portrait d'Homme Couteau. Bof, bof, bof, il y a mieux. Une grande maison abandonnée, des enfants. Y'a-t-il eu crime?.. 15 minutes de lecture. Ed. de Minuit, 1978. Ière édition en 1969.

Interdit de séjour. Paris : Editions de minuit, 1969 et 1971.

Le Voyageur. Paris : Editions de minuit, 1970.

Paysage de fantaisie. Paris : Editions de minuit, 1973.

Journal d'un innocent.  « Ces hétéros (...) hypocrites qui vous poussent des étrons gros comme le bras mais, dans l'autre sens, vaselineraient un cil de mouche » (p.151). Un des meilleurs textes, sous forme de journal, d'analyse de la sexualité méditerranéenne et de son homophobie si consentante. Une fin, dont un monde où l'hétéro serait le hors norme, un peu plus chiante dans ce plaidoyer très « pro-d'homo ». Ed. de Minuit, 1976.

Le Bon sexe illustré. Essai, Paris : Editions de minuit, 1974. l'Enfant au masculin. l'île atlantique. Quand Mourut Jonathan. District.

Quand mourut Jonathan. Un style très fluide, très simple, pour un roman d’amour que certain-es trouveront certainement trop prosélyte. Jonathan aime serge, le fils de ses amis, ils vivent leur histoire à la campagne. « Puis il comprit que ce ne serait pas seulement Barbara (la mère). Ce serait l’ordre des choses – qui devait inéluctablement s’emparer de Serge et le transformer en l’un de ces hommes innombrables que Jonathan avait fuis. Tout, les séductions de tout, les pouvoirs de tout, contraindrait Serge à se trahir, et sans regret. L’ennemi, pour finir, ne s’incarnerait pas dans des monstres, des caricatures, des crétins, des parents, des cours d’assises : il serait implanté au cœur de l’enfant même. Ni Serge ni Jonathan n’avaient un moyen d’empêcher cela. »  (p 113).  « Misérablement cette situation évoquait, pour Jonathan, un adultère, et ses pauvres complots. Comment se voir et s’aimer à l’insu d’un mari jaloux. Sinon qu’ici le mari était une mère, puisque l’épouse était un petit garçon. » (p 215). On trouve une très belle description de ces dessins  que l’on fait, enfant, et des explications qu’on leurs donne. (p 172). Notons que c’est Serge qui meure. Paris, Editions de minuit, 1978. Ici avec une jaquette peu courante.

District. Petite plaquette tirée à peu d’exemplaires et dont la lecture ne m’a laissé aucun souvenir une fois finie ! Bof bof… Fata Morgana, 1978, 60p.

Un Anneau d'argent à l'oreille.   Ah! Je vous la recommande cette petite merveille, mi-polar, mi-sexe. A dévorer les fesses en l'air!. Ed. de Minuit, 1982.

La Parole et la fiction / A propos du « Libera ». Petite plaquette « offerte par votre libraire ». Paris : Mercure de France, 1984, 24p.

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DUVIQUET. Héliogabale. Paris, Mercure de France, 1903.

 

 première partie : D- De