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Jacques Ars

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- GUERIN-

 

Le Bouquiniste en élections municipales, Rennes, 1989

 

GUERIN, Daniel (1904-1989).

Je me rappelle son intervention lors de la première université homosexuelle de Marseille 1979. Il réclamait un "service sexuel obligatoire" pour les jeunes gens au bénéfice des vieux. Ca hurlait dans les travées! Marianne a publié (août 98) une petite biographie d'Alain Delon où il est dit qu'il eut, à Saigon pendant son service militaire, Daniel pour amant... Quel dommage que celui-ci n'ait laissé entre ses voluptueux petits globes fessiers quelque spermatozoïde  (oui, au moins un) de son anarchisme flamboyant...

Extrait des Feux du Crépuscule de Françoise d’Eaubonne, p 1106 : « Nous évoquons les traits humoristiques et touchants de la longue amitié Guérin-Mauriac. Tous deux homosexuels, ils se congratulaient sur le tabou qu’élevaient leurs idéaux différents à l’assouvissement de leurs désirs : « Ah, Daniel, s’il n’y avait pas l’Eglise ! –Ah, François, s’il n’y avait pas la Révolution ! » Les Inquisiteurs de ce dernier valaient bien ceux du Vatican. Jusqu’au jour ou Daniel Guérin, moins génial mais plus intelligent, jeta aux orties la morale des militances et donna libre cours à son éros minoritaire. Mauriac ne le lui pardonna qu’à la veille de sa propre mort. Les frustrés sont les champions de l’envie noblement justifié. »

Le Livre de la dix-huitième année. Poèmes, 1922. L’Enchantement du Vendredi Saint. Roman, 1925.

La Vie selon la chair. Notre cher Daniel ne devait sans doute pas être très fier de ce livre de jeunesse au style un peu minable et qui semble faire sien l’atavisme de la condition prolétarienne, position assez éloignée de ces futures luttes. C’est un peu au début le récit des vies de deux amis d’enfance dont un, le futur hétéro, se laisse draguer par une cousine (qui ressemble un peu à Colette) avant que l’autre, Hubert, future pédale placard, ne tombe amoureux d’un super bel athlète, joli gigolo, qu’il devra disputer à la belle cousine. La liberté de ton est loin de certains romans de l’époque et l’histoire est assez noire pour le pédé : mais « il n’avait rien voulu, rien décidé. Il a conscience aussi loin qu’il remonte dans son enfance, d’avoir toujours été manœuvré. Etait-ce de sa faute, si au cours d’un exercice en pleine campagne, un jeune sergent, -le meilleur de sa compagnie, son préféré, - avait été pris de fièvre ? Etait-ce de sa faute s’il n’avait pu trouver dans le village qu’un logement convenable, le sien, et n’avait-il pas fait son devoir en recueillant le malade ? Hubert ne sait pas, Hubert ne sait plus… Mais de cette nuit il conserve le souvenir le p1us troublant de sa vie, premier pas dans un monde inconnu, demi-révélation, dont il lui était resté un peu de honte et beaucoup de soif. » (p149). » Un entourage de dévoyés eût peut-être réussi à faire taire en Hubert la voix de sa conscience. Mais Hubert fuyait les dévoyés. Leurs passions ne coïncidaient pas avec les siennes ; il n’acceptait pas d’être englobé dans leur masse, masse misérable et éparpillée, qui se maquille le visage et se fabrique de la joie, qui cherche à donner le change, mais qui souffre au fond et n’est jamais fière. » (p 167). Sur le bel athlète : -la belle affaire que de pouvoir chaque matin s’enorgueillir de ses muscles ! Tel Narcisse se mirant dans l’eau dormante, il avait poursuivi une chimère et contemplait sa trop parfaite image avec sa stupidité. »(p 162).Et les américains ont-ils changés ? : -deux journa1istes américains- grands gaillards blonds et lisses et lisses de santé, beaux meubles bien astiqués, confortables et simples de lignes" (p 199). Dernier extrait : « le plaisir pour le plaisir exige un perpétuel renouvellement. seule compte cette première découverte d’un corps indéchiffré, qu’aucun linge ne voile plus : -Tiens... mais tu es beau…montre comme tu es beau. Mais une fois la curiosité satisfaite, aucune surprise n’est possible. » (p256). Référence de lecture : Albin Michel, 1929.

La Peste Brune a passé par la …. Reportage, 1933. Nouvelle édition, 1945. Fascisme et Grand Capital. 1936. Edition refondue, 1945.

La Lutte de classes sous la 1ère République. 2 volumes. Paris : Gallimard, NRF coll La suite des temps, 1946 revue et augmentée en 1968, sous couv ill, 1180p, 140x225.

Ou va le Peuple Américain ?. 2 volumes. 1950-1951. Tome I.

Front Populaire, révolution manquée. Un jeune homme excentrique.

Kinsey et la sexualité. C’est certainement, dans son écriture, un livre un peu dépassé mais qui marque bien l’importance qu’a eu le rapport Kinsey (étude de la sexualité américaine ou 10% des hommes avouaient avoir eu une expérience homosexuelle) sur les premiers combats de la cause homosexuelle. Enfin, la pratique homosexuelle était dans son nombre et son importance mise au grand jour, l’homosexuel ne pouvait plus se sentir seul et accepter son oppression. Le puritanisme allait voir ce qu’il allait voir, lui "qui a été créé comme un mécanisme défense destiné à protéger une conception de la propriété privée grâce à laquelle la bourgeoisie s’est arrogé la puissance économique, puis le pouvoir politique" (p.118). "Kinsey a donné au puritanisme ou, pour parler le langage du sexologue français René Guyon, au "terrorisme antisexuel" un coup qui ne laissera pas de l’ébranler" (p.19). "Le terrorisme puritain est alimenté par l’horreur qu’inspire aux petits appétits sexuels le spectacle des gros appétits" (p.53). Puisqu’il le dit... Plus moderne, et à mon idée non encore résolue est cette question : "...les raisons pour lesquelles un homme préfère jouer avec un autre homme le rôle actif ou le rôle passif sont peut-être encore plus énigmatiques que les raisons pour lesquelles un homme préfère l’homosexualité ou l’hétérosexualité" (p.71). Julliard, 1954.

Au service des colonisés. Editions de Minuit, 1954. Les Antilles décolonisées / Introduction par Aimé Césaire. Paris, Présence Africaine, 1956. Eux et lui, suivi de commentaires. Monaco, Éditions du rocher, 1962. Homosexualité & révolution. Saint Denis : Cahiers du vent du ch'min, 1983. Shakespeare et Gide en correctionnelle ?. Paris : Éditions du scorpion, 1959.

Proudhon oui et non. Paris : NRF hors série, 1978, sous couv ill, 256p, 140x205.

Le feu du sang. Rosa Luxembourg.

Un Jeune homme excentrique. C'est un admirable livre de souvenirs (plus complet que son Testament) où l'on se retrouve plongé dans le début du siècle et les années folles. Un père gay, un grand oncle Saint-Simonien et la prise de conscience par ce fils de grands bourgeois du besoin de révolte. "La quête charnelle m'avait délivré de la ségrégation sociale" (p. 240). "Au surplus, les épidermes auxquels j'osais me frotter appartenaient au sexe défendu. Le tabou était en déroute. La liberté triomphait" (p.189). Des pages sur le titi parisien indispensables pour comprendre les romans de l'époque. Et une fin sur la Syrie, colonie bien oubliée aujourd'hui mais où ont été aussi J. Genet et mon grand-père. Dommage que je ne lui en aie jamais parlé! Référence de lecture : Julliard, 1964.

Testament.   Quand l'amour phallique aspire au génie de la révolution! Un vrai complément à Genet suivi d'un journal où l'évocation d'un père PD aussi nous renvoie au début du siècle. Une suite un peu cul-cul de commentaires sur Plutarque, Shakespeare, Fourier, Balzac, Sacher-Masoch, Gauguin. Tous des PD ? Leurs livres sont ici toujours... Référence de lecture : Ed. Encre, 1979.

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